Santé, justice, éducation, la femme y occupe, de plus en plus, une place importante en l’espace de quelques années.
En dehors de la politique où elle fait une timide apparition, notamment à l’Assemblée populaire nationale et au Sénat où la parité à laquelle le chef de l’Etat a appelé, est très loin d’être réalisée, la femme est présente, pratiquement, dans tous les secteurs de la vie active. Selon les statistiques en vigueur, près de 60% des fonctionnaires de l’éducation appartiendraient à la gent féminine.
Dans le corps enseignant, particulièrement au premier palier, les deux tiers des instituteurs seraient des femmes. Elles sont plus pédagogues et plus proches des enfants grâce à leur instinct de mère qui les rend plus affectueuses, contrairement aux hommes qui utilisent, parfois, la manière forte pour punir les élèves désobéissants ou n’ayant pas fait leurs devoirs.
Dans le secteur de la justice, les femmes magistrates seraient, aussi, majoritaires et selon certains condamnés, plus humaines que leurs collègues hommes. Ils ne croient pas si bien dire car l’humanisation de la profession de juge est toujours à l’ordre du jour et ne doit pas être un slogan creux si l’on veut récupérer la plupart des délinquants et leur éviter les affres de la récidive. La femme trône également, dans le secteur de la santé, spécialement le corps para-médical devenu pour elle presque une chasse gardée. Des milliers de femmes exercent en qualité d’infirmières, un métier noble, tout comme celui de médecin parce que destinés à servir et secourir les malades. Autre indice, témoin de la percée de la femme, sa présence en force à l’Université où, là aussi, on parle d’hégémonie si l’on se fie aux 60% d’universitaires femmes qui la fréquenteraient. Comme on le voit, la femme a beaucoup évolué depuis l’Indépendance. A la longue, elle est devenue un élément-clé, voire décisif dans l’effort de développement économique et social entamé par le pays ces dernières années. Ce n’est pas qu’à l’occasion du 8 Mars mais tout au long des trois cent soixante- cinq jours de l’année qu’elle doit faire parler d’elle.
Elle est même devenue le thème-symbole du chanteur emblématique des années soixante-dix et quatre-vingt, Julio Iglesias, qui lui a consacré une bonne partie de son répertoire et à l’importante place qu’elle occupe dans la société. «Vous les femmes» a fini par devenir un tube planétaire, fredonné aux quatre coins de la planète. Grâce à un savant mélange où hymne à l’amour et beauté sont mis en exergue, cet interprète génial a voulu transmettre un message: la femme a d’autres atouts et on ne doit plus la considérer comme un objet, apprécié uniquement pour sa coquetterie. A force de persévérance et de sacrifices, elle a fait sa «petite révolution» en devenant un élément incontournable, qui a son mot à dire dans la société. Décomplexée et faisant table rase des préjugés que nourrissent à son égard les hommes, la femme n’a pas tardé à s’illustrer, même dans les domaines réservés, jusque-là, à la gent masculine.
Elle est présente partout et sa contribution à l’effort d’édification engagé par le pays est reconnue et surtout encouragée.
Kaci AGGAD