8 mars femmes en fête: Elles occupent les lieux publics, l’espace d’une demi-journée: Ma vie de femme

8 mars femmes en fête: Elles occupent les lieux publics, l’espace d’une demi-journée: Ma vie de femme

Que toutes les Algériennes sachent que cette après-midi de liberté est une promesse de «visibilité» qui finira par se réaliser, un jour ou l’autre.

Comme de tradition, la République donne rendez-vous aux femmes, à l’occasion d’une cérémonie solennelle, présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Cette cérémonie «instituée» par le chef de l’Etat depuis plus d’une quinzaine d’années a fini par s’imposer comme le rendez-vous républicain incontournable. Le président de la République mettait un point d’honneur à célébrer le 8 Mars, comme l’une des dates essentielles du calendrier politique du pays. Car il faut bien reconnaître au chef de l’Etat une réelle volonté de marquer cette date du sceau de l’émancipation sociale et politique de la femme algérienne. Ainsi, il réservait à cette occasion, les plus importantes déclarations politiques engageant la société tout entière.

Il est clair, en effet, que la question de la femme, dans une société comme la nôtre, ne saurait être dissociée des fondements mêmes de la nation algérienne. Cela, le chef de l’Etat l’avait compris et c’est à la faveur du 8 mars que des décisions historiques sont prises, à l’image du droit de la femme algérienne de transmettre sa nationalité à ses enfants ou encore, bien plus politique celle-là, l’obligation par force de loi, d’associer les femmes dans les institutions élues de la nation. En cette année électorale, on peut mesurer la portée de cette décision constitutionnalisée qui apporte à la femme l’opportunité de faire entendre sa voix. Nous en sommes à la deuxième législature «mixte» et déjà l’on sent que la société a déjà intériorisé la femme en politique.

Cela n’aurait jamais pu se réaliser sans la ténacité d’un homme qui croit fortement au rôle et au poids de la femme. Avant d’être admise et acceptée en politique, l’Algérienne s’est ouverte bien des métiers. Cela est une réalité palpable que les jérémiades des forces obscurantistes ne peuvent effacer. Il reste, cependant, que ces derniers ont tout de même réussi, à plusieurs reprises, à chahuter les débats sur l’émancipation en accolant à des considérations «machistes» un label religieux, jusqu’à faire admettre des inepties à la société, donnant de fait du pays, l’image d’une nation qui ne sait plus quoi faire de ses femmes. Mais quoi qu’en disent ou qu’en fassent les tenants de l’archaïsme, la République parvient à ouvrir des pistes que les Algériennes empruntent, au nez et à la barbe des islamistes qui s’acharnent à vouloir garder coûte que coûte le contrôle sur les femmes.

L’hystérique campagne contre la suppression du tutorat dans les mariages et les appels à la promotion de ce qu’ils appellent «l’habit islamique» illustrent assez bien une tendance à maintenir une sorte de mainmise sur la gent féminine. Ils font malheureusement plus que cela, puisqu’ils ont formé leurs propres «escouades» de «jeunes filles islamistes» qui vendent assez mal, faut-il le souligner, une vertu qui se perd dans des discours sans sens pratique.

Mais le plus gros des troupes islamistes, demeurent tous ces jeunes instrumentalisés, remontés à bloc et lâchés contre toute idée d’émancipation.

On les voit un peu partout dans les villes et les villages et même sur les réseaux sociaux. Ils ne mènent pas leur guerre, mais celle de forces de la régression qui, elles, ont bien compris que l’oeuvre patiente, mais déterminée du président de la République, est porteuse de danger pour leur idéologie.

La parade, pensent les islamistes, est de parvenir au pouvoir pour tout remettre en cause. Mais en attendant, ils doivent le faire avec des femmes dans leurs listes électorales. Le piège est donc quasi parfait. Les islamistes le savent et n’ont d’autres choix que de duper leurs femmes.

Cela ne saurait durer éternellement. Mais le combat de la République contre les forces qui cultivent la haine de la femme est loin d’être gagné. La raison tient de ce sentiment général que l’Algérienne n’est pas victorieuse, qu’elle subit le diktat de la société et de l’administration politique, qu’elle n’avance pas.

Ce 8 mars, comme celui d’avant et le prochain, devrait être l’occasion d’élever la voix est de dire que les intégristes ne sont pas en train de remporter la guerre, bien au contraire. Il faut que toutes les Algériennes sachent que cette après-midi de liberté, elles la méritent, que leur accaparement de l’espace public a du sens.

C’est une promesse de «visibilité» qui finira par se réaliser de manière permanente, un jour ou l’autre. La femme est majoritaire à l’université, elle le sera un jour en politique. Et là, les intégristes auront perdu leur guerre.