8 élus des APC et APW de Constantine quittent le parti: Le 5e mandat divise El-Islah

8 élus des APC et APW de Constantine quittent le parti: Le 5e mandat divise El-Islah

La fronde révélée au sein du parti islamiste El-Islah, suite à l’option de soutien au 5e mandat pour le président Bouteflika prise par son bureau national au début du mois de novembre dernier, ne cesse de s’amplifier.

Une option reniée par une partie des militants du mouvement El-Islah qui s’étaient exprimés individuellement sur la question jusque-là, mais qui semble constituer, désormais, un véritable point d’orgue d’une réelle fronde au sein de cette formation. L’on se rappelle qu’aussitôt après l’annonce de la position du parti, un élu à l’APW de Constantine et cadre du bureau de wilaya d’El-Islah, Ahmed Benameur en l’occurrence, avait réagi en annonçant sa démission du mouvement en se démarquant de la position de son parti ainsi que de tous les choix futurs de ses instances, s’agissant de l’élection présidentielle de 2019. Une démarche qui fait tache d’huile au sein de la formation islamiste, puisque pas moins de 7 autres élus aux assemblées populaires communales et de wilaya (APC et APW) ont emboîté le pas à ce dernier en cosignant un communiqué daté du 1er décembre et parvenu à notre rédaction hier, dans lequel ils annoncent leur retrait collectif du parti.

Les frondeurs au nombre de 8, équitablement répartis sur l’APW (4 élus) et les APC de Constantine (2 élus) et d’Ouled Rahmoune (2 élus), ont estimé que la position de la direction de leur parti participe à la réduction de celui-ci au rang d’un simple comité de soutien au 5e mandat. “…Après une large consultation avec les cadres et militants du parti, nous opposons notre refus catégorique à l’option de soutien au 5e mandat, considérant que cette décision est marquée d’opacité et de précipitation du fait que les candidats potentiels n’ont toujours pas fait part de leurs intentions ni révélé leur programme”, écrivent-ils, en ajoutant que ce choix “compromet l’avenir de la démocratie et du pluralisme politique ainsi que l’intérêt suprême de la nation”.

Annonçant donc leur retrait collectif du parti, les 8 contestataires rendent pour responsables devant l’histoire “tous ceux qui ont participé à altérer l’image du parti et contribué à son effacement de la carte politique”. En tant qu’élus, ils se considèrent en fait comme une élite qui a honoré le mouvement dans le dernier scrutin, “à l’ombre des maigres résultats du parti au niveau national et en dépit de la fraude et de l’abstention, estiment que ce choix (soutien au 5e mandat, ndlr) porte atteinte aux principes du parti, à leurs convictions politiques et à leur crédibilité populaire, et se démarquent d’une décision qui tend à réduire le mouvement El-Islah avec son aura, en un simple comité de soutien au dernier rang d’une longue file”. Pour rappel, le président du parti, Filali Ghouini, a justifié le choix du soutien du mouvement El-Islah à la candidature de Bouteflika comme étant fondé “sur la conviction du parti qu’il est le plus apte à parachever les impératifs de la réconciliation nationale”.

Kamel Ghimouze