8 000 sages-femmes seulement pour 900 000 naissances par an Il faut plus de sages-femmes en Algérie

8 000 sages-femmes seulement pour 900 000 naissances par an Il faut plus de sages-femmes en Algérie

La sage-femme, ce maillon fort de l’acte d’obstétrique, dont les services sont indispensables pour l’épanouissement de la femme enceinte, exerce son métier dans des conditions peu lénifiantes. Le nombre d’accouchements qu’elle assure chaque année, dépasse de loin les normes définies par l’Organisation mondiale de santé (OMS).

L’Algérie compte 8 000 sages-femmes alors que le pays enregistre près de 900 000 naissances par an. Un chiffre qui nous renseigne sur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer, pour effectuer leur travail dans de bonnes conditions. En plus, de la surveillance prénatale, la préparation à l’accouchement et le suivi à domicile des femmes et des nouveaux-nés en cas de sortie précoce de la maternité. Les sages-femmes sont également habilitées à pratiquer certains examens para-cliniques, telles que les échographies ». Par ailleurs, cette accoucheuse n’a pas manqué de faire part de son désarroi, mais peu sont ceux qui compatissent.

Elles se disent marginalisées, dans la mesure où elles ne bénéficient pas de programmes de formation, à l’instar des différents spécialistes de la santé.

La sage-femme est réellement dépassée par la surcharge vu le manque de médecins spécialistes en gynécologie obstétrique. Il ressort des témoignages de certaines sages-femmes que le métier est devenu une véritable source d’ennuis.

Il fait peur, vu le nombre de poursuites en justice dont elles font l’objet. Une sage-femme sur deux est poursuivie en justice en Algérie, dans le cas de mortalité ou de blessure du nouveau-né au moment de l’accouchement. Cette situation est préoccupante.  Certaines affirment qu’elles pratiquent ce travail avec beaucoup de stress. Les pressions sont dues au fait qu’une sage-femme algérienne assure jusqu’à 1 000 accouchements par an, voire plus dans certaines zones, alors que les normes fixées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), sont de l’ordre de 175 accouchements par sage-femme. Nassima, sage femme dans un hôpital à Alger, nous dira que ce n’est pas facile de faire ce métier tous les jours.

Car, dit-elle, « il y a de plus en plus de responsabilités et surtout nous ne sommes pas le Dieu tout puissant. Nous n’avons pas droit a l’erreur, car nous avons souvent des vies entre les mains. Je sais que parfois, les choses peuvent être horribles, mais sachez quand même, que ce métier, en ce qui me concerne, je l’ai choisi par amour, et c’est sans doute le cas de la plupart de mes consoeurs ». C’est parce qu’elles aiment ce qu’elles font que beaucoup d’entre elles, font preuve de patience, d’humanisme et donnent le meilleur d’elles mêmes, simplement par amour du métier. « Nous ne somme pas des machines…et le risque zéro n’existe pas ».

R. A.