7ème édition du festival culturel local de la chanson et musique kabyles : La chanson kabyle revisitée par ses chanteurs

7ème édition du festival culturel local de la chanson et musique kabyles : La chanson kabyle revisitée par ses chanteurs

Cette rencontre dédiée aux chanteurs de Béjaïa a vu la participation de plusieurs chanteurs et musiciens locaux. Une table ronde sur la chanson kabyle intitulée «La chanson kabyle: histoire et mémoire» s’est tenue pendant deux jours en marge des festivités de la 7ème édition du Festival culturel local de la chanson et musique kabyles sous la direction du parrain du festival, l’icône de la chanson algérienne, en général, et kabyle en particulier, M.Kamel Hamadi.

Cette rencontre dédiée aux chanteurs de Béjaïa a vu la participation de plusieurs chanteurs et musiciens locaux. Ils étaient tous ou presque présents à cette table ronde conviviale et chaleureuse. Des retrouvailles, des souvenirs, ont caractérisé cette rencontre. Animée par Hakim Lemdani de la ChaîneII et Fatah Imloul de la radio Soummam, cette rencontre a permis aux chanteurs de Béjaïa de différentes générations de se retrouver autour d’une table pour discuter de leur parcours et faire partager des anecdotes vécues durant leur riche et longue carrière à l’instar de Rabah Saïdi dit «l’Indochine» qui a expliqué comment ce surnom lui a été collé.

«Je suis parti comme appelé à l’armée française pour combattre en Allemagne, en 1945. Après notre arrivée, c’était déjà la fin de la Seconde Guerre mondiale qui a vu déclencher une autre guerre, celle d’Indochine, j’ai été alors transféré. Une fois sur place, j’ai eu mon premier instrument, un banjo que j’ai ramené avec moi une fois de retour à Béjaïa, un instrument qui est passé par plusieurs mains des musiciens de Béjaïa…voilà pourquoi on m’appelle l’Indochine» expliquera-t-il lucidement malgré le poids des ans, 85 ans.

Une table ronde qui a évoqué l’évolution de la chanson kabyle pour asseoir un peu cette évolution à Béjaïa. Les chanteurs présents, Ali Kheraz, Kaci Abdjaoui, Rachid Ferhani, Nordine Cheli, Rabah Saidi, Rabah Déwa, Hamid Aouchiche, Madjid Zidane, Mustapha Selatna, Saïd Chekelat, Rachid Bencheikh, Bouzerzour, Farid Kadi, ont abordé, chacun de son côté, le volet relatif à la chanson d ‘expression kabyle à Béjaïa avec les biographies des chanteurs et artistes musiciens présents.

Cette table ronde a été bénéfique à plus d’un titre car elle a permis de débattre sur plusieurs points, notamment celui relatif à l’adaptation à l’instar de la célèbre chanson Ya Khali Ya Khali de Ali Kheraz qui est une adapation d’une chanson de Abdelaziz Mahmoud, la chanson de cheikh Sadek ghani ya Tir une adaptation de la chanson Zourni koul sana mera de M. derwiche, la chanson de Abdelouahab Abdjaoui Iniyid fehmiyid adapté à une chanson de Salim Hellali et Nezha dhi lebher adaptée de la chanson de El Hadi Zouini, un chanteur tunisien.

En effet, considéré à l’époque comme un moyen de promouvoir la chanson d’expression kabyle, l’adaptation était incontournable. «Le pourquoi de ses adaptations qui ont été considérées à cette époque comme une manière de promouvoir la chanson d’expression kabyle admettant par le fait de les jouer avec des orchestres de renommée nationale et internationales.

Au Maghreb, en Orient ou en Europe, plus particulièrement à Paris en France cela a été une aubaine inestimable pour la chanson kabyle», nous déclare Fatah Imloul en substance avant de nous faire un point sur la rencontre. «Cette rencontre nous a permis de donner la parole à plusieurs chanteurs de Béjaïa d’une certaine époque pour parler de leur biographie, de leur parcours et de leur vision sur la chanson kabyle actuelle. On a parlé du parcours de cheikh Sadek Bedjaoui, notamment dans la composition de la chanson kabyle avec ses élèves dont Rabah Déoua et Rabah l’Indochine.

Nous avons aussi abordé la problématique spécifique à certains chanteurs de Béjaïa, car comme tout le monde le sait, nous avons un potentiel important, mais certains ont pu franchir le seuil à l’instar de cheikh Sadek, El Ghazi, Djamel Alam, mais d’autres qui pourtant ont une valeur sûre n’ont pas pu le faire comme Abdelkader Bouhi, Nordine Cheli, entre autres» nous déclare-t-il.