7e journée de consultations nationales sur les réformes politiques

7e journée de consultations nationales sur les réformes politiques
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Première sortie médiatique de Mohamed Ali Boughazi :

«Notre mission est de recueillir les suggestions sur l’ensemble des réformes »

Dans sa première sortie médiatique, Mohamed Ali Boughazi, désigné porte-parole de l’Instance chargée des consultations nationales sur les réformes politiques, a déclaré qu’une semaine après le démarrage des consultations avec la classe politique et les personnalités nationales, l’instance présidée par Abdelkader Bensalah est «satisfaite» du bon déroulement des rencontres inscrites dans l’agenda de la commission. Dans sa première déclaration à la presse depuis le début de ces auditions, M. Mohamed Ali Boughazi a mis en exergue la «contribution» des partis politiques, des personnalités nationales et des représentants de la société civile conviés, jusqu’à présent, à ces rencontres.

« Il est nécessaire de ne pas confondre les attributions de cette Instance, chargée par le Président de la République de mener des consultations politiques, avec l’ancienne Commission nationale du dialogue» avec les partis politiques, a tenu à préciser d’emblée M. Boughazi. C’est sur la base des attributions précises dévolues à cette Instance, qui est, a-t-il dit, «un espace pour recueillir les différents avis, idées et suggestions sur l’ensemble des réformes, notamment la révision de la Constitution », que des invitations ont été adressées aux partis politiques, personnalités nationales et représentants de la société civile.

Pour M. Boughazi, les critères auxquels s’est référée l’Instance pour convier différents acteurs à ces consultations, répondent à des «considérations juridiques, politiques et nationales».

Sont ainsi concernés les partis politiques agréés, les associations, les instances et organisations de la société civile, ainsi que certaines personnalités nationales ayant occupé, par le passé, des postes de responsabilité et de hautes fonctions au sein de l’Etat, a-t-il encore expliqué. Les critères qui motivent chaque invitation à participer aux consultations s’appliquent aussi aux personnalités publiques dont la «contribution» et «l’influence» sont reconnues dans les domaines des droits de l’homme, de la culture et de la religion, a encore expliqué le porte-parole de l’Instance.

M. Boughazi rappellera que ces consultations ont été initiées en application du contenu du discours à la nation, prononcé par le Chef de l’Etat le 15 avril dernier et de son allocution au Conseil des ministres du 2 mai dernier.

Il a rappelé aussi que ces consultations seront sanctionnées par un «rapport final détaillé» reflétant «fidèlement» les avis et les propositions émis par les participants, et qui sera soumis au Président de la République. A cet effet, M. Boughazi a précisé que l’Instance de consultations sur les réformes politiques œuvrait dans le sens d’une «large participation» des différentes parties et faisait du «respect des différents avis» exprimés lors de ces rencontres, son credo. Il a également rappelé que les principaux thèmes abordés lors de ces rencontres tournaient autour de la révision de la Constitution, les lois sur les partis politiques et les élections, le code de l’information ainsi que la participation de la femme à la vie politique.

Maître Réda Boudiaf pour la création d’un ministère spécifique aux jeunes

Maître Miloud Brahimi : « C’est à l’ANP d’être la garante du respect de la Constitution »

L’ancien bâtonnier national, Réda Boudiaf a plaidé, hier, pour une justice plus « qualitative », estimant que l’aspect quantitatif a pris le pas sur la nécessité de rapprocher cette justice du justiciable.

En effet, l’avocat qui venait d’être reçu par les membres de l’Instance de consultation, a tenu à rappeler que l’objectif fondamental de la Commission de réforme de la justice installée par le Président de la République au début des années 2000 — une commission présidée par le défunt Maître Mohand Issad, et dont Maître Boudiaf était un membre fort actif — était de mettre en place une justice forte et compétente au service du citoyen, « malheureusement », a-t-il dit, « l’aspect matériel a pris le dessus », appelant dans ce contexte à une révision de cette réforme « de sorte à ce que le citoyen se rapproche de sa justice, et que les textes de loi qui existent soient appliqués à bon escient, ce qui n’est pas encore le cas » a-t-il estimé.

Après avoir effleuré les sujets d’ordre politique où il dira avoir proposé aux membres de la commission de limiter les prérogatives du Président de la République, « pour qu’elles soient en adéquation avec le système politique algérien, basé sur la pluralité et la démocratie », de même qu’il réclamera de l’exécutif, « une meilleure cohésion ». Dans ce contexte il signalera avoir également soumis le fait que ce soit le Conseil constitutionnel qui accorde désormais les agréments aux partis, et non pas le ministère de l’Intérieur comme cela est le cas actuellement. « Le rôle du ministère de l’Intérieur devrait se limiter dans un aspect consultatif », a-t-il indiqué. Justement, l’avocat proposera la création d’organes consultatifs dans plusieurs secteurs, arguant du fait que, « on n’a pas de stratégies, ni industrielle, ni agricole, ni politique d’ailleurs ».

Enfin, Réda Boudiaf dira avoir plaidé pour la création d’un ministère spécifique aux jeunes, affirmant que l’Etat « les a assez marginalisés, la preuve étant que pour régler le problème de ceux qui veulent fuir à l’étranger, on n’a pas trouvé mieux que de les mettre en prison », a-t-il conclu. Pour sa part, Maître Miloud Brahimi a estimé que la révision de la Constitution, « non pas dans les textes, mais plutôt dans le préambule, est la priorité ». Une priorité « dont l’objectif devrait se concentrer sur l’instauration de la démocratie et d’un Etat de droit », a-t-il dit précisant que les articles « sont bons, mais le préambule doit contenir les principes généraux qui mettent le pays à l’abri des aléas électoraux. »

Par aléas, l’avocat a voulu dire que quel que soit le parti qui gagne aux élections, les acquis démocratiques ne doivent pas être remis en cause, précisant que l’Etat de droit est basé sur la protection des droits de l’homme, l’abolition de la peine de mort, le multipartisme, et l’égalité des sexes. Dans cet ordre d’idées, il a demandé à ce que ce soit l’Armée populaire nationale de jouer le rôle d’« arbitre » et être ainsi, « la garante de la protection et du respect de la Constitution », tout en « étant neutre et ne pas se mêler de la politique », a-t-il souligné.

De par son autre occupation de militant des droits de l’homme, Me Brahimi réclamera par ailleurs la liberté d’expression pour les médias audiovisuels et l’égalité des droits et chances pour les femmes. « Je suis contre le système des quotas, mais pour ce cas précis, je suis pour, parce qu’il permet d’ouvrir la porte aux femmes, ce serait un bon début », a-t-il affirmé.

Amel Zemouri

Ils seront reçus aujourd’hui

Le PNSD, Sidi Saïd et Djamel Laïdouni

L’Instance chargée des consultations nationales sur les réformes politiques auprès des partis et des personnalités nationales recevra aujourd’hui une délégation du PNSD, le patron de la Centrale syndicale (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, et le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Djamel Laïdouni.

L’ANR solidaire avec les partis qui attendent leur agrément

Le vice-président de l’Alliance nationale républicaine (ANR), M. Amar Lounis, a appelé , hier, à Alger les pouvoirs publics à « reconnaître » les partis politiques remplissant les conditions leur permettant de prétendre à l’agrément. « Nous avons souligné la nécessité de reconnaître les partis politiques qui remplissent tous les critères d’agrément, mais qui n’ont pas été reconnus à ce jour », a déclaré M. Lounis à la presse après sa rencontre de moins d’une heure avec les membres de l’instance de consultations sur les réformes politiques. Il a ainsi exprimé la « solidarité » de l’ANR avec ces partis qui attendent leur agrément.

M. Lounis, qui conduisait une délégation de son parti, a en outre estimé qu’il est temps de prendre « rapidement » des mesures à même de « rassurer la jeunesse, en particulier, et le peuple algérien, en générale ». L’hôte de l’Instance de consultations sur les réformes politiques, présidée par M. Abdelkader Bensalah, assisté de MM. Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi, a également insisté sur le « rôle » de la femme au sein des partis politiques et des organisations de la société civile.

Le PRA veut l’abrogation des articles 82 et 192 de la loi électorale

Le secrétaire général du Parti du renouveau algérien (PRA), M. Kamel Bensalem, a appelé, hier, à Alger, à faire des élections législatives de 2012, la « première étape » des réformes politiques.

Dans une déclaration à la presse à l’issue de sa rencontre avec les membres de l’Instance de consultations sur les réformes politiques, M. Bensalem, qui conduisait une délégation de son parti, a indiqué que les élections législatives prévues en 2012 devraient constituer la « première étape » des réformes politiques pour peu, a-t-il dit, que ces élections « soient démocratiques et se déroulent dans la transparence avec un taux de participation important ». « Les législatives étant intimement liées aux réformes politiques, la classe politique suit avec beaucoup d’intérêt les résultats qui découleront des amendements de la loi sur les partis et la loi électorale », a estimé l’invité de l’instance que conduit M. Bensalah. Il a ainsi appelé à abroger les articles 82 et 192 de la loi électorale en vigueur, lesquels « marginalisent plusieurs partis ». M. Bensalem, dont la rencontre avec l’instance a duré moins d’une heure, a également suggéré des amendements « profonds » de la Constitution, à même de répondre aux « attentes et aspirations du peuple et de la classe politique ». Il a mis l’accent, par ailleurs, sur l’ouverture du champ audiovisuel et une couverture médiatique « équitable » à l’ensemble des partis et des acteurs politiques, notamment, a-t-il précisé, de la part de la télévision nationale.