L’Esplanade de Riadh El Feth accueille comme se veut la coutume, le Festival international de littérature et de livre de jeunesse (Feliv), dont la 7e édition est prévue du 11 au 20 juin. Un riche programme a été dévoilé cette semaine par le commissaire de la manifestation, Azzeddine Guerfi. Une soixantaine d’éditeurs algériens devraient présenter leurs publications dans des stands à l’esplanade de Riadh El Feth, en plus des deux stands internationaux (littérature et jeunesse) regroupant 3800 titres. Le menu comprendra une palette d’ auteurs venant de la scène littéraire du monde entier.
Des auteurs et universitaires en provenance de 20 pays aborderont des thèmes comme l’écriture après les conflits violents, les identités à l’ère des réseaux sociaux ou encore l’influence des nouvelles technologies sur les formes littéraires. Ces derniers aborderont différentes thématiques dont «Alger dans la littérature» ou encore Coupe du monde de foot oblige, «La littérature et le football» mais aussi «L’apport des revues électroniques à la diffusion des oeuvres littéraires». Parmi les intervenants qui viendront animer des débats, on peut citer Samir Toumi, Hadjer Bali, Anouar Benmalek, Rodrigo Ciriaco et autres Gamal Ghitany etc.
Le programme des plus éclectiques comprend, outre les habituelles rencontres littéraires, des expositions des dernières sorties littéraires d’une quarantaine de maisons d’édition sans oublier une exposition permanente du photographe italien Francesco Gattoni qui sera visible sur les quais de trois stations du métro d’Alger ainsi qu’ une autre expo au niveau de l’Esplanade. Si l’inauguration se fera le 11 juin, l’entame des activités débutera officiellement le 12 juin, avec à partir de 16h30 une rencontre autour du rôle du texte littéraire dans la création de l’actualité et son évolution.
Trois auteurs pour ce faire, en débateront du sujet, à savoir Mona Prince, Hamdy Al Batran et Sami Adhibi. Suivra à 18h00 un hommage à Gabriel Garcia Marquez, disparu il y a peu de temps. Pour honorer sa mémoire, deux écrivains majeurs: Gamal Ghitany et Rachid Boudjedra. Accompagnés de Hamid Abdelkader, ils évoqueront l’oeuvre du Prix Nobel de littérature et son influence sur leur travail. le lendemain, place à une rencontre relative à la lecture et la place qu’accorde le lectorat à la poésie et la fiction. Cette conférence sera animée par Samir Darwish, Issam Ayyadet, Kenza Mébarki. A 18h, le Féliv accueillera l’immense écrivain égyptien, Gamal Ghitany et Bachir Mefti, l’un des plus brillants écrivains arabes de sa génération.
Le samedi 14 juin, le football est à l’honneur mêlé, une fois n’est pas coutume, à la littérature. Autour de cette table, de nombreux écrivains qui ont commis des textes évoquant le ballon rond: Yahia Belaskri, Anouar Benmalek, Rodrigo Ciriaco et Rogerio Pereira viendront nous en parler.. A 18h, le trio Jean Bofane, Yahia Belaskri et Bios Diallo évoqueront avec le public la guerre et son après-écrire au présent, raconter la Mauritanie, l’Algérie ou le Congo d’aujourd’hui en dépassant la grande Histoire, tel est le souci de ces trois écrivains qui seront là pour en converser.
L’écriture (littéraire) et de l’histoire sera la thématique qui sera abordée le lendemain où comment évoquer l’Histoire de manière littéraire? C’est la question que se poseront Jean Rouaud et Abdelkader Djemaï qui se sont intéressés tous deux dans leurs ouvrages à des faits historiques. Suivra à 18h, la rencontre entre Hajar Bali et Randa El Kolli pour parler de théâtre et de littérature.
Autrement distinguer ce qu’ils ont en commun: la passion du théâtre, genre dans lequel elles se sont toutes deux illustrées. Mais alors que la première vient de publier son premier recueil de nouvelles, la seconde prépare un roman…Le lundi 16 juin, les revues électroniques et leur apport à la diffusion du texte littéraire seront au coeur du débat. Pour savoir à quel point ces nouvelles technologies ont-elles servi à diffuser la littérature, Gallouli Ben Saâd, Najet Dahmoune et Abdelouahab Aissaoui répondront à vos questions.
La littérature au-delà des clichés est le thème qui sera débattu à 18h par tous les auteurs via leurs oeuvres revisitées à savoir Cloé Korman (Les saisons de Louveplaine), Faïza Guène (Un homme, ça ne pleure pas) et Sarah Haider (Virgule en trombe). Ces dernières dit- on «font le pari fou de nous raconter l’émigration, les banlieues, la religion, sans céder à la tentation du cliché et sans craindre la subversion.». Un thème intéressant en effet à suivre. C’est autour de l’énigmatique La ville rêvée que se clôtureront cette série de rencontres le vendredi 20 juin. Aussi important que les personnages ou l’intrigue, la description du lieu constitue un élément-clé de toute narration.
Élément que Samir Toumi (Alger, le cri) et Hélène Gaudy (Plein hiver) maîtrisent tout à fait puisqu’ils mettent l’un et l’autre la ville au coeur de leurs récits respectifs. Choix judicieux choisi par le Féliv pour évoquer les villes idéales de nos auteurs, celle de leur fantasme, mais aussi de leur sol ravifié à la houlette de leurs mots.
La nouveauté, cette année, la programmation de rencontres dédiées à la littérature jeunesse, en l’occurrence à la littérature kabyle pour enfants et littérature jeunesse au Maghreb. Un atelier d’écriture de livres jeunesse sera, par ailleurs, animé par l’écrivain algérien Mohamed Kacimi, en plus de deux ateliers (en arabe et en français) d’écriture romanesque. Des concerts de musique sont prévus pour cette 7e édition. Ils seront animés par des artistes algériens, brésiliens, français et libanais. Enfin, il est bon à savoir qu’une partie des activités du Festival (rencontres, ateliers) se tiendra à Blida, Boumerdès et dans la commune de Aïn Taya à Alger.