Les 14es journées internationales de psychiatrie se sont tenues le week-end dernier à l’auditorium du CHU Nedir-Mohammed de Tizi-Ouzou, sous le thème
« Violence et société, toxicomanie ».
D’importants points liés notamment au concept de la violence ont été développés par les participants venus de plusieurs hôpitaux du pays mais aussi d’établissements étrangers. Les sources de la violence, sa présence multiple dans notre société, ses principales causes, son devenir et ses conséquences sont autant de questionnements auxquels des spécialistes ont tenté d’apporter des réponses à travers leurs études et leurs expériences.
Le professeur Ziri, directeur général du CHU de Tizi-Ouzou, a indiqué à l’ouverture des travaux que la violence fait annuellement plus d’un million de morts, ce qui la classe parmi les principales causes de décès dans le monde pour la tranche d’âge allant de 15 à 44 ans. Il a été rappelé que la violence dans ses différentes formes est liée à plusieurs facteurs comme la maladie mentale, les antécédents de violence, la toxicomanie et les problèmes socio-économiques.

Dans notre société, signale-t-on, le type de violence le plus fréquent est la violence familiale, les personnes violentes s’en prennent généralement à des membres de leur famille, notamment le conjoint, les enfants, les parents ou encore la fratrie. Fréquemment, ce sont les femmes qui subissent les comportements violents des hommes qu’ils soient maris, frères ou pères, poursuit le Pr. Ziri dans sa présentation.
L’autre forme de violence qui prend également des proportions alarmantes dans notre société et fait de plus en plus de victimes parmi les jeunes, est la violence auto-infligée. Celle-ci s’exprime généralement à travers des comportements suicidaires et débute par des pensées puis des tentatives puis une concrétisation de suicide, ont expliqué le Pr. Aouadi et le Dr. Zeghib de l’EHS Errazi d’Annaba qui ont présenté une expérience du Centre médico-psychologique pour la prévention du suicide de la même région.
On indique que les conflits familiaux sont évoqués par les victimes dans 72% des tentatives de suicide et 23% des auteurs ne sont pas à leur premier acte, donc il s’agit de récidive. Il a été constaté, par ailleurs, que chez l’adolescent, la tentative de suicide est souvent impulsive, non préparée et non mentalisée et que le désir de mort est absent. Ces derniers essayent à travers leurs actes d’attirer l’attention de la famille et de l’entourage et manifester une envie de changer de mode de vie. Et malgré le fait que ce phénomène touche toutes les catégories d’âge, l’adolescence demeure la tranche d’âge la plus vulnérable, d’où la nécessité, recommandent les auteurs de l’étude, d’instaurer une atmosphère qui soit propice à un bon équilibre psychologique de l’adolescent .