La Gendarmerie nationale vient de procéder à une deuxième arrestation parmi des ressortissants syriens, qui s’apprêtaient à entrer en Libye, avons-nous appris de source proche de cette institution. Quarante-huit heures après l’interception de près de 200 réfugiés syriens à bord de trois bus près de la frontière algéro-libyenne, voilà que 30 autres réfugiés de la même nationalité qui sont arrêtés, hier, à 18 h, cette fois à 50 mètres seulement du territoire libyen, effectivement, d’après cette source. Les 30 Syriens ont séjourné à Ouargla avant de rallier Hassi Messaoud pour passer la nuit et poursuivre leur chemin en direction des frontières avec la Libye.
Une fois le rendez-vous donné avec des passeurs algériens, les Syriens, parmi eux cinq enfants et des femmes, ont été transportés dans un bus de marque Toyota Coaster pour être transférés vers la Libye où des éléments de milices libyennes les attendaient. L’interception des Syriens a été réalisée au niveau du chemin secondaire menant vers la Libye, d’après cette source. Interrogés au poste de la Gendarmerie nationale de Deb Deb, ils ont reconnus avoir payé, en devises, deux passeurs algériens et que des passeurs libyens, avec lesquels ils étaient en contact, faisant partie de milices armées libyennes, les attendaient de l’autre côté de la frontière, en ajoutant qu’ils ont séjourné à In Amenas, près d’Illizi.
C’est la deuxième interception de ressortissants syriens faite par les gendarmes, en l’espace de 72 heures. Ces derniers ont avisé le procureur de la République, qui a ordonné l’ouverture d’une enquête, en vue d’identifier les vrais acteurs de cet énième trafic d’êtres humains.
Pour rappel, la Gendarmerie nationale a intercepté, il y a quelques jours, à Deb Deb, près des frontières libyennes, près de 200 ressortissants syriens qui s’apprêtaient à entrer en Libye où des miliciens libyens armés les attendaient. L’enquête a révélé jusque-là que six parmi eux ont été «recrutés» par l’organisation terroriste appelée «Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, ou «DAECH») basée en Syrie, en Irak et ailleurs, qui sévissent, dans cette affaire, en étroite collaboration avec des milices armées libyennes, selon notre source.
Ces ressortissants syriens allaient, en accédant en territoire libyen, être pris en charge par des milices armées libyennes pour leur transport jusqu’à des localités européennes, dont Lampedusa, en Italie, ajoute cette source.La guerre imposée par les terroristes, financés et soutenus par certains pays occidentaux et certains pays du Moyen-Orient, dont l’Arabie saoudite et Israël, contre la Syrie, l’Irak et le Liban, est exploitée par les criminels de «DAECH», appelée, désormais «Etat islamique» (EI), pour «recruter» parmi les populations en fuite et désespérées et faire dans la traite d’êtres humains, vendant même des femmes aux enchères, à 150 dollars en sol irakien, dans des marchés.
Il est important de rappeler que le fléau a pris, ces derniers temps, une proportion très alarmante, tandis que l’Algérie risque fort bien de devenir un pays de trafic des humains par excellence. Par ailleurs, le nombre des réfugiés syriens qui débarquent en Algérie ne cesse d’augmenter, du moment que notre pays est considéré comme une passerelle vers l’Europe. Les Syriens entrent en Algérie sans avoir le souci de visa, chose qui a amplement favorisé l’arrivée de ces réfugiés.
Mounir Abi