Écrit par Dominique Lorraine
En 1968, à Paris, à quelques jours d’intervalle, les étudiants du Quartier Latin commençaient à desceller le pavé du boulevard Saint-Michel et de la Place de la Sorbonne. «Sous les pavés, la plage» taggait-on alors sur les murs du Collège de France… En avril 2018, Édouard Waintrop, délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs (qui fêtera donc cette année ses 50 ans), très ému, a annoncé sa sélection cannoise, sa dernière puisqu’il quitte ses fonctions après cette édition. Ce sont donc 20 films que les festivaliers, qui se pressent très nombreux chaque année au Théâtre Croisette, pourront découvrir.
Parmi lesquels des drames : «Les Confins du monde» de Guillaume Nicloux (l’Indochine de 1945 et le destin fulgurant d’un jeune homme), des comédies («En liberté !» de Pierre Salvadori) et mêmes des thrillers («Climax» de Gaspard Noé ou «Mandy» de Panos Cosmatos avec Nicolas Cage). Après «Fatima», présenté à la Quinzaine en 2015, Philippe Faucon proposera cette fois,«Amin», une nouvelle histoire d’immigration, à travers le parcours d’Amin, venu seul de Mauritanie pour travailler en France sur des chantiers. Tahar Rahim, lui, sera à l’affiche de «Joueurs» premier film d’une jeune réalisatrice française, qui raconte la passion dévorante entre Abel (Tahar Rahim) et Ella (Stacy Martin, que l’on avait découvert l’an dernier dans «Le Redoutable» de Michel Hazanavicius). Après une sélection à Berlin avec «Hédi, un vent de liberté» en 2016, le Tunisien Mohamed Ben Attia présentera à Cannes «Weldi, mon cher enfant». Portrait d’un couple petit bourgeois qui découvre brutalement que leur fils est parti en Syrie.
Le père va alors entreprendre un voyage en Turquie pour essayer de le retrouver. Isabelle Adjani effectuera son retour sur la Croisette, et à la Quinzaine, avec «Le monde est à toi» de Romain Gavras. A ses côtés, le ténébreux Vincent Cassel et Karim Leklou, un jeune comédien talentueux qui trouve enfin un premier rôle à sa mesure.
À Cannes, Adjani avait déjà obtenu, mais en sélection officielle, un double prix d’interprétation en 1981 avec «Possession» et «Quartet». Enfin signalons «Samouni Road» de l’Italien Stefano Savona, un documentaire tourné dans la périphérie rurale de Gaza City et qui tire son nom de la famille Samouni, qui a vécu des drames suite à l’opération israélienne «Plomb durci».
«Tahrir Place de la Révolution» réalisé en 2011 avait fortement impressionné. Rendez-vous donc le 9 mai prochain à Cannes pour déguster ce menu de choix !