Le secrétaire d’État français chargé des Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, se rendra à Sétif pour le 70e anniversaire du massacre de milliers d’Algériens sous la colonisation française, une première à ce niveau de représentation, a rapporté, hier, l’AFP, citant le cabinet de M. Todeschini. M. Todeschini effectuera “un voyage mémoriel” du 19 au 21 avril à Sétif puis à Mers el-Kébir (Ouest) et à Alger, a indiqué son cabinet à l’AFP
. “Le message du gouvernement sera : ‘Aucune mémoire n’est oubliée, on est dans une mémoire apaisée’”, a-t-on ajouté de même source. Le 8 Mai 1945, alors que la France célébrait la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie, les festivités tournent au drame à Sétif, à Guelma et à Kherrata, dans l’est de l’Algérie, où des nationalistes ont défilé, drapeaux algériens à la main. La répression des manifestations a fait plusieurs milliers de morts parmi les Algériens — jusqu’à 45 000 selon la mémoire collective algérienne — victimes de la police, de l’armée ou de milices de colons. Le 27 février 2005, l’ambassadeur de France en Algérie, Hubert Colin de Verdière, a reconnu une responsabilité de la France dans ces massacres en évoquant “une tragédie inexcusable”. Mais aucun membre du gouvernement français ne s’est, jusqu’ici, rendu à Sétif pour commémorer cette page sombre de l’histoire commune franco-algérienne, a-t-on indiqué dans l’entourage de M. Todeschini.
À Mers el-Kébir, dans le golfe d’Oran, M. Todeschini commémorera le 75e anniversaire de l’attaque de la marine française par la marine britannique, en juillet 1940, peu après la signature de l’armistice franco-allemand avec le IIIe Reich.