Il s’agit là d’un important réseau, spécialisé dans le trafic de faux billets de 1000 et 500 DA, agissant dans quatre wilayas du pays, M’sila, El Eulma, Alger et Sétif, et composé de quatre faussaires professionnels, qui vient d’être démantelé il y a quelques jours, par la Section de recherches de la Gendarmerie nationale d’Alger, suite à une enquête, qui a permis également, la récupération de 70 millions de centimes en faux billets ainsi que d’importants matériels très sophistiqués, employés par cette bande.
En effet, tout a commencé le 20 septembre dernier. Agissant sur la base d’informations judicieuses, les gendarmes ont tendu une souricière à un membre du réseau qui devait emprunté, ce jour-là, la route menant vers Rouiba, à bord de son véhicule de marque Toyota Ico. Une fois localisé, l’occupant de ce véhicule a été intercepté par les gendarmes.
Au cours d’une fouille très minutieuse de cette voiture, une somme de 30 millions de centimes a été découverte par les gendarmes. Cachés sous ses vêtements, sous forme d’une ceinture portant plusieurs faux billets en coupures de 1000 DA, ce membre appartenant à cette bande, et résidant à Alger, sera emmené par la suite à la brigade pour un interrogatoire. Au cours de cet interrogatoire, le dénommé O. a fini par avouer son acte et son appartenance à un réseau sévissant à Alger et à l’Est du pays. C’est le début d’une vaste enquête qui va concerner d’autres villes du pays, notamment Sétif, El Eulma et M’sila, là où d’autres membres de cet important réseau agissent également. Bénéficiant d’un feu vert délivré par le procureur de la République d’Alger, les enquêteurs de la Gendarmerie nationale se sont déplacés, le 28 septembre dernier, dans ces trois villes dans le cadre d’une extension d’expertise. Ici, trois autres membres appartenant à cet énorme réseau de faussaires seront interpellés en possession d’une autre somme estimée à 40 millions de centimes en faux billets. Il s’agit des dénommés L.A., L.Y. et G. Ces trois faussaires, dont deux informaticiens et un commerçant, sont derrière le réseau le plus dangereux depuis ces dix dernières années. En effet, ces derniers sont des experts en faux billets. Ils fabriquent de faux billets identiques aux originaux, qu’il est très difficile de localiser, d’autant plus que les moyens utilisés par cette bande sont des machines haut de gamme. Ici, les quatre faussaires se sont dotés de matériels de dernière génération, dont l’objectif était de produire de faux billets impossibles à détecter. Cela dit, des PC dernier cri, deux scanners de marque
«Compact» haut de gamme, et une imprimante de marque HP, ont été retrouvés chez ce réseau de trafic de faux billets. Mieux, les faussaires, en connaisseurs, possèdent des bandes à filatures servant à la fabrication de faux billets, très difficiles à détecter par les utilisateurs ainsi que du papier presque identique à celui utilisé par la Banque d’Algérie. Pis, même les machines de détection de faux billets sont inaptes pour localiser ces fausses coupures, fabriquées par une intelligence et une technique très élevées, jamais faite depuis des années par d’autres réseaux de trafic de faux billets. En fait, les quatre membres de ce réseau ont tiré de chaque faux billet six autres portant le même numéro. Avec cette technique nouvelle, les enquêteurs ont pu localiser plusieurs faux billets qui portent, ainsi, le même numéro. Mieux, le faussaire d’Alger, nommé O., avait pour mission de réceptionner les dizaines de millions de centimes fabriqués dans un appartement, à Sétif, et dont le propriétaire est L.A. En effet, l’appartement appartenant à L.A. a fait l’objet d’une perquisition de la part des enquêteurs. Ici, plusieurs lots de matériel informatique ont été découverts, notamment les PC haut de gamme, deux scanners ainsi que d’autres machines servant à la fabrication des billets imités. L’enquête des gendarmes a permis également de savoir que l’appartement de L.A. était une sorte de QG de cette bande. C’est ici que les faux billets étaient fabriqués. Mieux, les trois têtes du réseau, L.A., L.Y., et G., étaient chargés de fabriquer des faux billets en grande quantité, le premier, L.A., était chargé de fabriquer des faux billets de 1000 DA et le second, L.Y., de 500 DA et le dernier, G., résidant à M’sila, avait pour mission de réceptionner les faux billets pour les écouler dans les marchés noirs de la ville. Présentés devant le procureur de la République près la cour de Rouiba, trois faussaires ont été emprisonnés à Tidjelabine, tandis que le quatrième a été placé sous contrôle judiciaire.
Par Sofiane Abi