«Cette rencontre est importante car elle comprend 66 entreprises publiques pour un coût de 70 milliards de dinars que l’Etat devra débourser afin de donner au secteur du tourisme un nouveau souffle et dynamique économique», a affirmé, hier, le ministre du Tourisme.
A cet effet, lors de la conférence tenue hier matin au siège du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, qui, rappelle-t-on, a fait l’objet d’une signature d’un accord collectif entre les travailleurs du secteur touristique et l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), le ministre du Tourisme n’a pas manqué de rappeler tous les efforts consentis par l’Etat dans ce domaine en avançant que 3 000 nouveaux projets dans ce cadre sont en cours de voir le jour.
La convention signée entre les deux partenaires, est précisément axée sur la restructuration urgente et nécessaire du secteur de l’hôtellerie surtout. Pour le ministre, la formation et la sécurisation sociale des professionnels de l’hôtellerie et du tourisme reste une condition sine qua non pour le développement du secteur, et ce, en plus de l’élargissement de nos capacités en hébergement et accueil. C’est dans ce sens qu’il rappelle que bien que l’Algérie ait atteint, depuis l’indépendance à ce jour, une capacité d’hébergement de 100 000 lits, ce qui est une première d’ailleurs dans l’histoire du tourisme chez nous, ce progrès demeure insuffisant quant au défit que requiert le domaine. Ce nombre, toujours d’après le ministre, doit être revu à la hausse au moins à 180 000 lits. Le ministre a jouté, dans la même perspective, que «l’activité touristique en Algérie, en matière d’économie, relève uniquement d’un taux de 2% du PIB à l’échelle nationale, d’où l’urgence de l’augmenter à 10% pour les temps à venir. Nous avons pris l’initiative de transformer le secteur du tourisme de marge de l’économie à celui du cœur de celle-ci», a souligné M. Ghoul.
Pour ce faire et réaliser une meilleure redynamisation du secteur touristique, le ministre a fait savoir l’intérêt du gouvernement à prévaloir d’abord le tourisme intérieur, pour ensuite passer à celui d’attirer les étrangers. «Dans le cadre des nouveaux projets d’investissement pour développer le tourisme, 14 000 sont destinés au tourisme intérieur, car notre devise première est de faire connaître les valeurs du pays à nos enfants pour ensuite les faire valoir à l’extérieur», a-t-il indiqué. Selon Amar Ghoul, cette nouvelle stratégie tient des leçons qu’a tirées l’Etat en la matière, de nos pays voisins, à l’image de la Tunisie et du Maroc, qui, eux, ont tout focalisé sur le tourisme extérieur. Un exemple bien sûr à ne pas suivre pour le ministre, compte tenu du fait des conséquences négatives que cela implique, notamment en politique extérieure. Ces résolutions à reconsidérer tout le secteur touristique viennent donc en écho au contexte social et économique de la réalité des Algériens. A rappeler que ces derniers, au vu de l’amélioration de leurs conditions de vie, voyagent de plus en plus à l’étranger. «1 000 euros en moyenne sont dépensés par le couple algérien chaque année à l’étranger», a rappelé le ministre du Tourisme. Cet état de fait se veut donc parmi les raisons principales du gouvernement d’accentuer ses efforts à promouvoir davantage le tourisme intérieur.

Pour ce qui est de l’accueil des étrangers, 100 hôtels 5 étoiles ont été construits sur tout le territoire national dans le cadre de ce programme a-t-on appris par M. Ghoul. De son côté, le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens, M. Sidi Saïd, en s’exprimant sur le sujet lors de son intervention, a, tout de suite, rappelé l’importance de cette convention à créer de l’emploi et apporter plus de droits aux travailleurs algériens. Pour ce dernier, le tourisme constitue avant tout un plan de développement social et régional pour le citoyen algérien. A ce sujet, M. Sidi Saïd n’a pas manqué de saluer l’énorme volonté de l’Etat à moderniser le secteur du tourisme. Il dit, à ce propos, que «le gouvernement a déboursé 90 millions de dinars pour la restructuration et l’élargissement des hôtels, soit une capacité de 20% en hébergement à l’échelle nationale».
«Cette reconsidération du tourisme redynamisera l’économie nationale», a-t-il indiqué. S’agissant de la mise en valeur du potentiel attractif du pays en matière d’opportunités touristiques, le SG de l’UGTA a insisté sur l’intérêt majeur d’aller plus sur le Sud algérien qui, selon lui, regorge d’immenses moyens. En somme, au vu de toutes les améliorations enregistrées par l’Algérie dans le secteur du tourisme qui, certes, restent insuffisantes pour le moment dans le cadre de la diversification de son économie hors hydrocarbures, la tutelle, en continuant davantage dans ce sens, peut aboutir à de meilleurs résultats.