70 milliards de centimes disparus et des bateaux fantômes

70 milliards de centimes disparus et des bateaux fantômes

Une quarantaine de jeunes promoteurs porteurs de projets de pêche, soutenus par l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej), ne savent plus à quel saint se vouer.

Ils s’estiment victimes d’une escroquerie d’un constructeur d’embarcations de pêche qui les fait courir depuis 2005, date à laquelle ils avaient finalisé les procédures administratives de leurs dossiers de projets et payé rubis sur l’ongle les commandes de bateaux. Ces derniers, qui ont rempli toutes les conditions, sont à ce jour au point mort.

Les embarcations commandées par le constructeur, qui en a encaissé le prix fort, n’ont pas encore vu la moindre coque de bateau mouiller au quai du port d’attache. Mais ce qui aggrave la situation de ces jeunes promoteurs, ce sont les banques qui commencent aujourd’hui à réclamer le remboursement des crédits contractés.

«Nous sommes aujourd’hui des promoteurs chômeurs, redevables de grosses sommes d’argent, quelle ironie du sort», écriront-ils dans une plainte adressée, le 1er février dernier, au procureur de la République près le tribunal d’Aïn El-Turck.

«Le fournisseur, qui a encaissé cash près de 700 millions de dinars, nous a gavés de promesses depuis 2005 et 2006. A ce jour, aucun bateau n’est sorti de son chantier et nous ne savons plus comment faire pour appuyer nos requêtes.

Le constructeur, qui avait signé avec nous les contrats de commande au nom de son entreprise, l’a mise plus tard en faillite pour transférer ses activités vers une autre entreprise au nom de son épouse», affirment les plaignants.

Contactés, les responsables de l’Ansej ont confirmé l’enregistrement de 23 plaintes officielles contre ce fournisseur. »

Cette affaire d’escroquerie entrave notre principal objectif, qui est la promotion de l’emploi et la suppression du chômage», affirme le chef de service des affaires juridiques de cette institution, précisant que ces projets «tombés à l’eau» devaient embaucher près de vingt personnes comme emplois directs et indirects (à bord et à quai).

La même source affirmera que «ces jeunes promoteurs assument une part de responsabilité de ce qui leur est arrivé.

Ils ne se sont jamais plaints du retard du fournisseur dans la livraison des embarcations.

Ils ne se sont manifestés qu’après trois ans, alors qu’il fallait se plaindre dès la première année, conformément à la réglementation en vigueur».

En attendant le règlement de ce problème, l’Ansej a décidé de venir en aide à ces jeunes en intercédant auprès des banques pour la prolongation ou le rééchelonnement des échéances de remboursement des crédits.

En attendant, le constructeur mis en cause serait, selon plusieurs sources, actuellement à l’étranger», » pour l’acquisition de moteurs pour bateaux», affirment ses proches.

B. Nawel