L’objectif tracé par le ministère de la Santé avec l’augmentation des capacités de production est de parvenir à couvrir 70% des besoins en médicaments par le «made in Algeria». «Nous avons actuellement plus de 75 unités de production de médicaments et nous escomptons atteindre les 160 unités d’ici à la fin de l’année», a indiqué jeudi le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, en marge de la séance plénière consacrée aux questions orales. L’encouragement de la production nationale de médicaments est propre à réduire la lourde facture des importations de ces produits stratégiques, spécialement en cette période marquée par le rétrécissement des recettes extérieures du pays, dû à la chute des prix du pétrole. Le premier responsable du secteur a confirmé, par ailleurs, que la facture d’importation de médicament a sensiblement baissé (-38%) au 1er trimestre 2015. Le ministre rassure les producteurs que le gouvernement est mobilisé pour accompagner cette «dynamique» visant à remplacer l’importation par la production locale. Il a annoncé, dans ce sillage, l’organisation d’un salon qui aura lieu durant la première semaine du mois de juin et qui sera «consacré à la production nationale de médicaments, d’équipements et consommables». «L’objectif de ce rendez-vous est de faire découvrir la production nationale et éventuellement créer des liens avec des investisseurs étrangers», a précisé le ministre. En outre, Abdelmalek Boudiaf a annoncé qu’un plan stratégique global sur la santé dans les régions du Sud était en cours d’élaboration en prévision de sa soumission prochaine au gouvernement. Répondant à une question d’un membre du Conseil de la nation, Boudiaf a indiqué qu’un plan stratégique global sur la santé dans les régions du Sud était en voie d’élaboration au niveau de son département ministériel pour le soumettre prochainement au gouvernement. Selon le ministre, le plan prendra en charge l’organisation, les ressources à mobiliser sur le court et moyen terme en vue de promouvoir les prestations sanitaires dans les régions du Sud selon les normes en vigueur. La stratégie repose sur des programmes préventifs, notamment la lutte contre les piqûres de scorpions, le trachome, la malaria, les maladies transmissibles par les insectes et le renforcement du contrôle pandémique au niveau des régions frontalières, a expliqué Boudiaf. Elle porte également sur le renforcement des urgences à travers la création de services mobiles d’aide médicale d’urgence et d’un service médical aérien d’urgence, la garantie d’une couverture médicale suffisante sur tout le territoire national à travers la mise en place d’unités fixes et mobiles, aussi bien pour les prestations médicales que la prévention en donnant la priorité aux wilayas du Sud en matière d’affectation de médecins spécialistes. A une question d’un autre mem-bre du conseil sur l’amélioration des prestations sanitaires dans la wilaya d’Illizi, le ministre a rappelé la promotion de plusieurs cliniques en des établissements publics de santé de proximité, conformément au décret exécutif publié dans le Journal officiel N°18, daté du 8 avril 2015. Concernant les opérations de jumelage entre les établissements sanitaires de la wilaya d’Illizi et les CHU de Tizi Ouzou et Beni Messous, Boudiaf a souligné que le but étant de garantir des soins spécialisés. Le ministre a cité trois opérations chirurgicales menées dans la wilaya, dans le cadre de ce jumelage, par des équipes de chirurgiens spécialisés en ORL, en médecine interne et en ophtalmologie. Pour ce qui est de l’affectation de spécialistes dans le cadre du service civil, Boudiaf a indiqué que la wilaya avait bénéficiée récemment de 10 médecins spécialistes, outre la mise en place de mécanismes dans le domaine de la formation pour la valorisation des ressources locales, tous corps confondus.
Le nombre exact des cancéreux «prochainement» révélé
Le nombre exact des malades atteints de cancer en Algérie serait «prochainement» révélé, a encore annoncé le minis-tre de la Santé. Répondant à la question d’un membre du Conseil de la nation Bouzid Badaïda sur la réalisation d’un centre de lutte anti-cancer à Batna, le ministre a affirmé que les chiffres avancés actuellement «ne reflètent pas réellement le nombre de cancéreux en Algérie». Il a souligné que le centre de lutte anti-cancer de Batna, d’une capacité d’accueil de 240 lits, était une réalisation unique en son genre, précisant que sa réalisation a coûté 3 223 827 000 DA.