Sur les 83 « sans papiers » subsahariens délogés dans la nuit de lundi à mardi d’un îlot espagnol proche de la côte marocaine, 70 ont été conduits au Maroc puis expulsés vers le territoire algérien.
« Ils vont revenir », a prévenu Hicham Rachidi, responsable d’une association marocaine d’aide aux migrants, le GADEM. L’Algérie, en effet, renvoie habituellement vers son voisin occidental les sans-papiers qu’il a expulsés vers son territoire. Un dramatique « match de ping-pong humain » selon les ONG des droits humains.
Quelque 70 subsahariens « sans-papiers » sur les 83 délogés dans la nuit de lundi à mardi de l’îlot espagnol Isla de la Tierra, proche des côtes marocaines, ont été expulsés mercredi du Maroc via la frontière algérienne, a rapporté l’AFP, citant Hichem Rachidi, un responsable du Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et des migrants (GADEM).
Beaucoup de « migrants irréguliers » arrêtés au Maroc sont habituellement renvoyés en Algérie, les autorités marocaines considérant que c’est le pays par lequel ils ont transité avant d’arriver sur le territoire du royaume.
Hichem Rachidi a jugé « vaine » cette énième opération d’expulsion affirmant qu’« ils vont, sans doute, revenir ». L’Algérie, en effet, refuse souvent d’admettre sur son territoire les « sans-papiers » expulsés par son voisin occidental et les lui « renvoie » à son tour. Les associations des droits humains et d’aide aux migrants évoquent à ce propos de véritable match de « ping-pong humain » entre les deux Etats, entre lesquelles, les frontières terrestres sont, d’ailleurs, fermées depuis 1994.
Pour rappel, suite à l’intervention conjointe des forces de police marocaines et espagnoles sur l’îlot espagnol Isla de la Tierra, seuls des mineurs et des femmes ont été admis en territoire espagnol. Les autres ont été conduits en territoire marocain avant d’être expulsés vers l’Algérie comme indiqué par le responsable du GADEM.
Le Maroc a multiplié ces derniers jours les expulsions d’étrangers « en situation irrégulière », des Subsahariens pour l’essentiel, a constaté l’AFP citant un décompte de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), qui a estimé à environ 500 le nombre des migrants expulsés depuis dimanche dernier.
Une centaine de « sans-papiers » avaient ainsi été reconduits aux frontières mardi et 200 autres la veille, lundi, dont une trentaine arrêtés à Rabat. L’AMDH n’a pas indiqué le pays vers lequel ces expulsions ont eu lieu mais le plus probable est que ce soit aussi l’Algérie