70 000 logements Aadl prévus au cours des cinq prochaines années

70 000 logements Aadl prévus au cours des cinq prochaines années

La formule location-vente réactivée

Des milliers de SDF face à la tchipa à l’issue du Salon international de l’immobilier, le constat est unanime : les réponses des pouvoirs publics à la crise du logement restent insuffisantes.



Il faut cependant reconnaître que l’effort de l’État est sans précédent : Programme de 1 million de logements durant le quinquennat 2005-2009, nouveau programme de1,2 million de logements pour les 5 prochaines années, bonification du Trésor en vue de faire baisser les prix des terrains destinés à la construction et diminuer le coût du crédit, ainsi qu’une aide financière de 700 000 DA pour les postulants aux logements sociaux promotionnels et ruraux.

En dépit de tous ces efforts, l’offre reste insuffisante face aux pressions de la demande. Les baisses du prix du foncier n’auront de répercussion sur le coût du logement que dans deux, voire trois ans au moins. Le crédit immobilier, même s’il est encouragé, reste hors de portée des ménages aux revenus de moins de 100 000 DA/mois.

Car les prix de l’immobilier n’ont cessé de grimper ces dernières années : un F3 dans les grandes villes coûte aujourd’hui 800 fois le SNMG. Solution : opter pour le logement social locatif, le logement social promotionnel, voire le logement AADL, plus accessibles. C’est là que résident toutes les difficultés. Le déficit en communication en direction des postulants, la bureaucratie et la distribution des logements dans beaucoup de cas, tantôt étrangère à l’équité requise, tantôt minée par la “tchipa” perpétuent les tensions sur l’immobilier.

Les émeutes de Diar Echems illustrent d’ailleurs la situation de précarité dans laquelle vivent des centaines de milliers d’Algériens, en quête espérée d’un toit décent. Il s’agit d’une véritable bombe à retardement sociale, si la question n’est pas prise en charge sérieusement par les pouvoirs publics.

Améliorer les systèmes constructifs en vue d’accélérer le rythme de réalisation des logements, encourager la location de logements à des prix raisonnables, impliquer les entreprises pour faciliter l’accès des salariés au logement, redynamiser la formule location-vente sont autant de remèdes à même d’atténuer la tension sur le bâti.

Les discours dogmatiques sur le dossier n’ont jamais rien réglé. Des solutions beaucoup plus audacieuses restent à mettre en œuvre sur le terrain, si on ne veut pas assister à la révolte de centaines de milliers de SDF, frustrés d’un accès à un toit décent, eu égard à une offre limitée, un affairisme immobilier dangereux et à une répartition injuste des logements.

Khaled R.