Ce taux est avancé par la Fédération internationale du diabète qui propose un plan en trois étapes pour prévenir le diabète de type 2 chez les personnes à haut risque.
“La population algérienne consomme deux fois et demi plus de matières grasses et de sucreries, contrairement à ce qu’a prévu l’OMS. 56% des Algériens ne consomment pas de fruits et de légumes, 1/3 consomme de l’alcool et une femme sur deux a un problème abdominal”, a déclaré le Dr Nadir, chargée du programme diabète au ministère de la Santé lors d’une conférence débat organisée à Blida à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du diabète qui se tient du 14 au 27 du mois au courant à la place de la liberté, Bab Es Sebt.
Elle explique aussi que l’accroissement de la maladie du diabète en Algérie, est provoqué par quatre facteurs déterminants à savoir, l’alimentation, la sédentarisation, le stress et l’urbanisation galopante. Pour elle, les conséquences du diabète peuvent toutefois être évitées par des interventions sanitaires peu onéreuses, menées auprès de l’ensemble de la population et visant à réduire les facteurs de risque, en s’appuyant sur la promotion des soins de santé primaire de proximité.
À ce sujet, elle lance un appel aux citoyens d’éviter de se focaliser trop sur le médecin spécialiste pour pouvoir faire un dépistage alors que cet examen peut se faire chez un médecin généraliste. Concernant le taux de personnes atteint du diabète en Algérie, Dr Nadir affirmera : “Il est très difficile d’arrêter un chiffre du fait qu’il n’y a aucune coordination entre les institutions, comme à titre d’exemple, le MSPRH et la Cnas”. Évoquant l’absence d’un programme de sensibilisation sur le diabète à travers des spots publicitaires à la télévision, la responsable explique que “c’est dommage que l’ENTV exige le payement pour faire passer un message dans l’intérêt de la population”.
Pour sa part, le Pr Hanifi, qui a abordé le thème “Activité physique : impact sur l’organisme et stratégie de prévention”. Il a expliqué que c’est le changement de mode de vie qui a fait que le diabète s’installe pour longtemps car tous les facteurs qui le favorisent à se propager d’une manière inquiétante sont là. “Avant l’indépendance, l’Algérien avait une nourriture saine grâce aux produits cltivés par lui-même. Après l’indépendance, c’est l’exode rural, l’urbanisation rapide qui a fait que la population algérienne est touchée de plein fouet par les maladies. Conséquences du modernisme”. Plus loin,
Il a appelé également à redynamiser le sport dans les quartiers : “Il vaut mieux avoir droit à une confrontation sportive qu’à une confrontation de violence”. Dans son intervention, le Pr Samia Zekri estime qu’il faut plus d’actions sur le terrain que de résolutions. Elle estime qu’il faut installer un plan intersectoriel pour pouvoir endiguer la maladie du diabète en Algérie. Évoquant l’absence d’un programme de sensibilisation et de dépistage chez la population, le professeur donne l’exemple de la maladie de rétinopathie qui est la première cause de la cécité, elle explique qu’un quart du 50% des diabétiques qui arrivent chez l’ophtalmologue sont touchés par la rétinopathie. Selon les estimations de la Fédération internationale du diabète (FID), en 2011, 7% de la population algérienne est diabétique. La Fédération internationale du diabète propose un plan en trois étapes pour prévenir le diabète de type 2 chez les personnes à haut risque.
Elle préconise notamment l’identification de toutes les personnes à haut risque de développer un diabète de type 2 par le biais de dépistages. Les personnes à haut risque peuvent être facilement identifiées au moyen d’un questionnaire simple d’évaluation des facteurs de risque, tels que l’âge, le tour de taille et les antécédents familiaux, cardiovasculaires et gestationnels.
Une fois ces personnes identifiées, leur glycémie serait ensuite mesurée par un professionnel de la santé afin de détecter tout trouble de la glycémie à jeun ou toute tolérance abaissée au glucose, deux facteurs responsables de l’augmentation du risque de diabète de type 2. Les efforts de prévention doivent cibler les personnes à risque afin de retarder ou prévenir le diabète de type 2.
Enfin, c’est la wilaya de Blida qui a été choisie pour abriter la Journée internationale du diabète. Il est à noter que durant les seuls trois premiers jours de dépistage, plus de 6 000 personnes ont été examinées dans la clinique mobile.
K. FAWZI