La police espagnole, en collaboration avec Europol, a démantelé un vaste réseau de migrants après une longue enquête. Au total, quatorze individus, de nationalité algérienne et marocaine, ont été interpellés.
Ce réseau, dirigé par un citoyen marocain, était soupçonné d’avoir dépensé un million d’euros dans l’équipement maritime pour organiser de nombreuses traversées de la Méditerranée au départ de l’Algérie. Ce démantèlement représente un coup dur pour les passeurs.
Suite à l’arrestation de quatorze personnes de nationalité algérienne et marocaine, les autorités espagnoles ont perquisitionné huit bâtiments (six logements et deux entrepôts), dans plusieurs villes dont Almeria, Alicante, Nijar, Tabernas et Espartinas. Ces perquisitions, menées en date du 16 et 17 juin 2025, ont permis la saisie de :
- 15 canots à moteur (200 à 425 chevaux), d’une longueur de 7.5 à 8 mètres ;
- Des moules pour la fabrication de coques de bateaux, de 8 à 14 mètres de long ;
- Du matériel maritime et électronique ;
- Une centaine de bidons d’essence ;
- Deux armes à feu ;
- 68 000 euros en espèces.
Tout ce matériel servait à organiser de grandes traversées vers l’Union européenne. Les passeurs entassaient des dizaines de personnes sur des canots ne mesurant que sept mètres. Chaque migrant devait payer 7 000 euros pour avoir une place.

Deux armes à feu ont été saisies lors de l’opération.
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Plusieurs cellules pour organiser l’activité des passeurs
Ce réseau fonctionnait avec différentes équipes, chacune ayant un rôle précis. Un premier groupe achetait les bateaux et l’équipement maritime, tandis qu’un autre s’occupait d’accueillir les migrants en Espagne. D’autres cellules s’occupaient de la nourriture, de l’essence et de la sécurité des traversées.
Par ailleurs, cette organisation criminelle est soupçonnée d’avoir dépensé près d’un million d’euros dans l’achat de son équipement. Pour éviter les banques et le système financier classique, le groupe utilisait un mode de transfert appelé Hawala, qui fonctionne grâce à un réseau d’intermédiaires, souvent de petits commerçants.
Bien que ce réseau soit d’une grande ampleur, il ne représente qu’une petite partie de ce phénomène. Chaque année, des centaines de migrants quittent l’Algérie pour tenter de rejoindre l’Europe via l’Espagne.

Les enquêteurs ont mis la main sur 15 canots, d’une longueur de 7,5 à 8 mètres, dont certaines équipées de moteurs très puissants (entre 200 et 425 chevaux).
Les Baléares face une hausse explosive des traversées depuis l’Algérie
Les îles Baléares font face à une augmentation sans précédent des arrivées de migrants depuis le début de l’année 2024. En seulement quelques jours, plus de 600 personnes, principalement d’origine algérienne et subsaharienne, ont rejoint les côtes de Majorque, Ibiza et Formentera à bord d’une trentaine d’embarcations.
Les chiffres sont alarmants : de janvier à juillet, environ 3 500 migrants ont atteint les îles par voie maritime, soit une hausse de 170% par rapport à 2023. Au 12 août, le total s’élève à 3 913 personnes sur 209 embarcations. Les migrants paient environ 1 700 euros pour tenter la traversée depuis les côtes algériennes.
Cette route migratoire, bien que plus courte que celle vers les Canaries, s’avère particulièrement dangereuse. Selon l’ONG Caminando Fronteras, 328 harraga ont perdu la vie en 2024 sur cette voie maritime. Les autorités locales, qui ont mis en place des structures d’accueil temporaire, craignent de voir les Baléares devenir un point d’entrée majeur comme les Canaries, qui ont déjà accueilli 47 000 personnes cette année.
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