La violence sexuelle contre les enfants prend de l’ampleur en Algérie. Chaque année on compte des milliers de cas d’agression contre ces innocents. Pour l’année dernière, 7.000 cas d’agressions de ce genre ont été enregistrées à travers le pays, indique le président du réseau Nada, Abderrahmane Araar. Durant la même année, Nada, spécialisé dans la défense des droits de l’enfant, a reçu 9.000 appels de détresse de parents dénonçant des abus ou des tentatives d’agressions sexuelles contre leurs enfants. Cette situation dramatique, qui prend de l’ampleur, est constatée même dans les établissements scolaires, notamment les collèges…
Pourtant les écoles sont un lieu particulièrement propice pour améliorer la protection contre les abus sexuels, car ce sont elles qui représentent, à côté de la famille, les institutions les plus importantes pour les filles et garçons en ce qui concerne leur information et leur socialisation. Ce type de sévices, faut-il le rappeler, est imposé par un tiers, enseignant, surveillant, gardien d’école… La société doit agir. Il y a lieu de s’interroger sur l’importance d’enseigner les droits de l’enfant à l’école, sur l’importance de l’éducation sexuelle et comment l’introduire dans les programmes scolaires, etc.
Sur plan juridique, l’Algérie assure largement la protection des enfants et punit sévèrement les abus et les agressions sexuelles. Elle a également ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant le 22 novembre 1989. Cette ratification implique son engagement à respecter l’ensemble des droits énoncés dans la convention et à prendre les mesures nécessaires qui garantissent à l’enfant son épanouissement. Mais les parents doivent quand même faire preuve de vigilance pour protéger leurs enfants de telles atteintes dont l’impact psychologique pourrait les marquer à vie.
Si parents et écoles s’entraident, ils réussiront à renforcer vraiment et durablement les compétences des enfants. C’est pourquoi les projets de prévention scolaires devraient offrir aux enseignants ainsi qu’aux parents des informations et des moyens d’action pour leur travail éducatif quotidien. Ils devraient aussi permettre aux enfants de savoir comment trouver de l’aide dans des situations critiques. Selon la devise : s’entraider permet d’avancer.
Sarah SOFI
