L’Algérie a participé au 6e Forum de l’eau que la ville de Marseille en France a abrité du 12 au 17 du mois en cours. A travers sa participation, l’Algérie a pu présenter son expérience en matière de distribution et d’acheminement de la ressource hydrique. Une expérience fort impressionnante pour certains participants qui ignoraient les avancées du pays dans ce domaine. Des avancées qui le place en pole position dans le monde arabe. Malgré cela, et selon les experts «l’Algérie fait encore face aujourd’hui à des difficultés en matière d’alimentation en eau potable et d’assainissement en particulier dans les régions importantes en termes de PIB et à forte densité de population malgré les investissements consentis.»
De grandes infrastructures, tels que les barrages ou transferts d‘eau ont été réalisés mais sans une planification à long terme de la gestion de la ressource ou le renforcement institutionnel.
Selon la banque mondiale « en dépit de ces efforts, cette approche n‘a pas permis à ces réalisations d‘atteindre leurs objectifs : les institutions ne fonctionnaient pas toujours de façon coordonnée, les responsabilités, notamment en matière de gestion n‘étant pas claires; enfin, les demandes réelles ne sont pas toujours connues ou reconnues ».
Dans la capitale, la distribution et la gestion ont connu ces dernières années une grande amélioration. Néanmoins, certains quartiers connaissent de sérieuses perturbations en raison d‘un réseau de distribution ancien défectueux.
Si pour Alger l‘eau coule dans les robinets 24h/24h, ce n‘est pas le cas des autres villes du pays. Pour y remédier, le ministère des Ressources en eau (MRE) a commencé à s‘attaquer à ces problèmes en réformant et en renforçant les services publics. L‘accent est mis sur l‘amélioration de la gestion des ressources en eau, des moyens mis en oeuvre et du personnel. L‘eau doit être gérée de façon durable.
Les tarifs de l‘eau sont régulièrement réévalués afin qu‘ils couvrent les coûts liés à l‘approvisionnement en eau. Aujourd‘hui, environ 70% des coûts d‘exploitation et de maintenance du service de l‘eau sont rémunérés par le tarif.
L‘eau, urgence humanitaire
pour 3 millions de personnes
dans le monde
L‘eau est une urgence humanitaire. Partout dans le monde, près de 300 millions de personnes affectées par les catastrophes naturelles, les confits ou les épidémies ont un besoin urgent en eau et assainissement. Cet « Or bleu » n‘a jamais aussi bien porté son nom. Il est vital à la survie des populations après un séisme ou lors d‘une sécheresse, purifié de ses pathogènes, il est le meilleur barrage contre les maladies hydriques comme le choléra ou l‘hépatite A, il est le partenaire incontournable dans la lutte contre la sous-nutrition et enfn, il est synonyme de dignité pour tous ceux qui y ont accès. Les programmes humanitaires en Eau, Hygiène et Assainissement réduisent la vulnérabilité des populations. Ces 300 millions de personnes qui luttent au quotidien contre les crises hydriques sont au cœur des solutions. Il faut savoir que le nombre de personnes affectées par des catastrophes climatiques pourrait augmenter de plus de 50% d‘ici 2015. Environ 2,2 millions de décès sont, chaque année, attribués à des diarrhées évitables. 1,2 million des victimes de ces diarrhées sont des enfants de moins de cinq ans. 884 millions de personnes ne bénéfcient pas d‘un accès adapté à une source d‘eau améliorée, et 2,6 milliards de personnes n‘ont toujours pas accès à des installations sanitaires de base. le changement climatique, la croissance démographique et l‘urbanisation exacerbent les crises hydriques. 40% de l‘expansion urbaine mondiale se fait sous forme de bidonvilles.
Par : Tassaâdite Lefkir