Interdit de diffusion sur tout le territoire de la République démocratique du Congo (RDC), L’homme qui répare les femmes – La colère d’Hippocrate sera projeté ce soir à 17h à la salle El Mouggar en présence des réalisateurs belges Thierry Michel et Colette Braeckman.
La projection de ce film documentaire est inscrite dans le programme de la sixième édition du Festival international du cinéma d’Alger (Fica), journées du film engagé inauguré samedi dernier. Retour sur un scénario qui a réussi à mettre en colère le gouvernement de la RDC. Dans L’homme qui répare les femmes – La colère d’Hippocrate, Thierry Michel et Colette Braeckman ont décidé de mettre en lumière le parcours emprunté par le docteur Denis Mukwege, un gynécologue et militant des droits de l’homme congolais, lauréat du Prix Sakharov 2014.
Le docteur Denis Mukwege procédait à des opérations de chirurgie réparatrice sur des femmes violées à l’hôpital de Panzi à Bukavu, en RDC. Ce film documentaire est aussi une adaptation du livre Docteur Mukwege : l’homme qui répare les femmes, écrit par Colette Braeckman.
L’histoire de ce médecin avait également fait l’objet d’un film intitulé Congo, un médecin pour sauver les femmes.
Un documentaire sénégalais réalisé par Angèle Diabang, sorti en 2014. Cependant, le porte-parole du gouvernement et ministre des Médias et de la Communication a accusé le réalisateur d’avoir mal traduit et forcément trahi certains propos en swahili et mashi.
Censure
Le film est interdit de diffusion depuis septembre dernier en RDC. Le motif évoqué relevait, selon la porte-parole du gouvernement, d’«une volonté manifeste de nuire à l’armée congolaise et de salir son image». Le film sera un peu plus tard définitivement interdit de diffusion.
Pour rappel, le Festival international du cinéma d’Alger (Fica) se déroulera jusqu’au 19 décembre.
Les projections auront lieu entre la salle El Mouggar et la Cinémathèque d’Alger.
Cette année, le Fica accueille une dizaine de documentaires et autant de longs métrages fictions. Les cinéphiles algérois pourront se délecter de projections de films sortis cette année dans les salles de plusieurs pays étrangers. Ils pourront entre autres voir Ady Gasy, documentaire, 84mn, Howard Zinn, une histoire populaire américaine, documentaire 106mn, Fi rassi rond-point, documentaire 100mn, Life is Waiting, documentaire 59mn, Le dossier Petrov, fiction 92mn, Le bouton de nacre, documentaire 82mn, Roshmia, documentaire 70mn, L’œil du cyclone, fiction 101mn, Opération Maillot, fiction 90mn, Victor Jara n° 2547, documentaire 60mn, Les chansons que mes frères m’ont apprises, fiction 94mn et Difret, fiction 99mm à la salle El Mouggar.
Les séances sont prévues à 14h, 17h et 20h. L’accès est gratuit et libre dans la limite des places disponibles.
A la Cinémathèque, c’est un autre programme qui s’affiche. Il y sera question notamment de rencontres autour du documentaire ainsi que de tables rondes sur «La jeunesse au cœur du cinéma engagé», animées par Fadila Mehal. La Cinémathèque d’Alger abritera aussi la projection des films passés la veille à la salle El Mouggar.
Par Samira Hadj Amar
