6E festival de la chanson amazighe à Tamanrasset, Ali Amrane charme l’Ahaggar

6E festival de la chanson amazighe à Tamanrasset, Ali Amrane charme l’Ahaggar

Le rockeur a fait sensation

Toutes les rencontres ont une fin, mais chaque fin est le début de quelque chose de nouveau.

C’est dans cette perspective que la 6e édition du Festival national de la chanson et musique amazighes prend fin et donne rendez-vous à ses participants, à ses chanteurs et à son public pour une autre aventure, l’année prochaine à l’occasion de la 7e édition.

C’est ainsi que l’ambiance festive a touché à sa fin, jeudi dernier, à l’esplanade du 1er -Novembre de la ville de Tamanrasset. Une euphorie générale mélangée à un soupçon de regret se lisait sur les visages des habitants de cette ville magique qui ont vécu une semaine riche en couleur avec les multiples facettes de la musique chaouie, kabyle, targuie, mozabite et chenouie. Concernant l’organisation, le commissaire du festival, M.Karim Arib, s’est déclaré satisfait du déroulement de cette nouvelle édition: «Dieu merci aucun incident n’a été signalé. Le programme tracé s’est bien déroulé, tout a été respecté. Selon les échos, l’édition de cette année s’est améliorée, et nous comptons faire mieux à l’avenir en visant davantage la perfection. Les deux dernières soirées artistiques de la 6e édition du Festival national de la chanson et de la musique amazighes de Tamanrasset furent marquées par une forte présence du public à la place mythique du 1er -Novembre.

La barre a été placée très haut par les troupes et les chanteurs qui se sont relayés sur scène à l’instar du groupe Nostalgie dans le genre flamenco chaoui, Kader Tarhanine dans le genre moderne targui qui a tout simplement fait exploser la scène mercredi soir et dernier jour avant de laisser la place pour la dernière soirée aux groupes El Djorf, Imerhane, Amel Zen dans le genre chenoui et la star de la chanson pop kabyle, Ali Amrane. Ce dernier qui a aujourd’hui conquis un large public, de même que la reconnaissance de ses pairs, à l’instar d’Idir, Abranis ou encore Takfarinas qui inscrivent sa démarche artistique comme un souffle nouveau, dans l’histoire de la chanson kabyle était à l’honneur étant donné que c’est lui qui a clôturé le festival.

Egal à lui-même, il a agrémenté cette 6e édition de sa touche en étalant sur scène son riche répertoire avec ses compositions qui empruntent leur rythmique à l’univers folk-rock, avec des accents tantôt blues tantôt pop.

En outre, la cérémonie protocolaire de clôture du festival a été organisée au théâtre communal où ont été rendus publics les résultats du concours qui a été encadré par un jury composé pour l’essentiel des hommes de métier à l’image de Belaïd Tagrawla, Dehas Idir, Lassaker Youcef, Hamdet Boumienne, Sediki Abdellah et présidé par Yazid Amara. La chanson kabyle a raflé la mise en remportant le Premier et le Deuxième Prix et le Troisième Prix est revenu à la chanson targuie.

C’est ainsi que le groupe Tamazgha de Béjaïa a décroché le Premier Prix du festival pendant que la deuxième et troisième places sont revenues respectivement au groupe Numidia de Azazga, wilaya de Tizi Ouzou et au groupe Tikoubawine d’Illizi. Un Prix d’encouragement a été décerné au chanteur mozabite, Kerkar Badredine, élu meilleure voix des concurrents.

Quant au Prix spécial du jury, il a été réservé au groupe Aourès de la chanson chaouie. La sélection a été établie, selon le président du jury, sur la base des critères liés au son, à la voix, à la production et à l’exécution sur scène, au rythme, et surtout au texte des chansons. Par ailleurs, le jury a formulé des résolutions et autres recommandations à même d’améliorer la qualité du concours et du festival d’une manière générale. Il est question, en effet, d’intégrer au festival le reste des chants amazighs du pays qui est composé de 13 parleurs berbères à l’instar de Igli (Béchar) et Bousemghoun de la région de Saïda. Le jury a proposé l’adoption d’un règlement spécifique des festivals locaux, de fixer à 30 ans «au maximum» l’âge des participants au concours.

Un festival globalement bien réussi, en somme, même s’il y a encore une marge de manoeuvre pour atteindre la perfection sur tous les plans. La satisfaction totale était sans aucun doute la qualité de la sonorisation. Une chose est sûre, cette manifestation culturelle amazighe est devenue une station incontournable pour la sauvegarde et la promotion de la chanson et musique amazighes dans ses différents styles. C’est l’essentiel. Le reste devrait suivre avec une volonté, aussi bien citoyenne, que politique.