La manifestation de l’édition 2011 s’inscrit dans le cadre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique», deux événements culturels aux portées significatives qui ont nécessité pour leur concrétisation de grands moyens logistiques et une organisation de taille visant principalement à impulser à travers cette compétition la créativité des artistes et comédiens tout en marquant le caractère international de cette édition.
Ce festival, qui pallie à chaque édition les lacunes et les manques constatés lors des précédentes manifestations, a innové cette fois en multipliant les espaces de représentation des pièces. En faisant appel cette année à des créations régionales qui entrent en compétition officielle aux côtés de celles du TNA, il aura élargi le champ de cette expérience propre au théâtre à d’autres activités inédites dans la ville.
Il faut dire que les membres de son commissariat avaient pour mission de promouvoir le patrimoine culturel matériel et immatériel en concertation avec le ministère de la Culture, avec un programme spécial pour la culture orale et pour la première fois des spectacles chorégraphiques ainsi qu’un programme littéraire autour de ventes-dédicaces sur le thème «La poésie, l’invitée du théâtre».
Ceci explique largement l’engouement du public qui fait actuellement salle comble en raison des différentes sollicitations inscrites dans le cadre du 4e art dont il a fait jusqu’ici l’objet tout au long de ce festival.
Entre débats, projections, expositions, forums, lectures et ateliers, le public bien servi par toutes ces prestations, a eu tout le loisir de faire corps avec toutes ces affluences verbales, gestuelles et dramatiques.
Ce qui montre, s’il en est, l’impact culturel de cette édition qui n’a pas omis un seul aspect de la dramaturgie à faire partager aux spectateurs puisque l’ambition affichée dès le départ était d’encourager les expériences d’avant-garde et de développer l’émulation créatrice.
Neuf membres du jury qui nous viennent d’Egypte, de Tunisie, d’Irak, du Maroc, du Burkina Faso et dont font partie trois Algériens, officieront ce festival, leur tâche étant de reconnaître parmi ces foisonnantes productions les talents et œuvres méritants.
Du côté des thématiques des productions proposées, elles sont aussi nombreuses que diversifiées. Avec «L’empereur et l’ingénieur» de la troupe «Clair de lune», pièce adaptée d’un texte de Fernando Arabel, c’est tout le drame de la civilisation humaine qui est raconté à travers deux personnages, une femme et un homme qui se retrouvent dans une île déserte.
Du théâtre régional de Bejaia «Akin lebhar» on assiste à un drame musical qui met l’accent sur la tragédie de la jeunesse algérienne, un drame qui s’étale sur plusieurs générations depuis les années 1940 à 2000.
D’Oum El-Bouaghi, «Kef Enmer» met à nu la perte de la mémoire et de la méconnaissance du passé qui empêchent les êtres d’assumer leur identité.
Le Théâtre régional de Tizi-Ouzou a donné à voir au public une pièce de Fouzia Ait el Hadj intitulée «Business is business», une adaptation de la pièce «La ceinture de l’ogresse» de Malek Bouguermouh, une pièce qui pose la question épineuse du combat pour les idées ou de la résignation face à l’hypocrisie et au mensonge.Une réflexion philosophique sur les rouages du pouvoir face à la pensée libre et à l’exercice de la citoyenneté a été proposé avec la pièce «El Kourssi oual hakem » du Théâtre régional d’Oran.
Quant au Théâtre régional de Annaba, il a proposé une pièce «Le marais des loups» qui est une plongée dans la férocité du monde de la finance et la voracité des puissants.
Enfin, le TNA aura présenté «Le rêve du père», une pièce qui aborde les manipulations politiques et les bouleversements qui secouent les pays arabes.Toutes ces pièces déjà présentées dans la grande salle Mustapha-Kateb font partie des spectacles de la compétition officielle et dont le jury aura à examiner la valeur et la qualité bientôt.
