68E festival de Cannes, Présence timide de l’Algérie

68E festival de Cannes,  Présence timide de l’Algérie

Sous un beau et radieux soleil s’ouvre la nouvelle édition qui verra affluer encore cette année de nombreuses stars venues du monde entier…

Après des déboires rencontrés au niveau de l’aéroport de Marseille et d’autres mésaventures sur la route, nous sommes enfin arrivés à Cannes accueillis que nous étions par une chaleur étouffante. L’été a bien installé ses rayons de toute sa fougue sur la Croisette. Le calme avant la tempête! Pas encore de rush ni de longue queue d’attente des festivaliers devant les salles de cinéma. Ou peut-être si, mais pas tout à fait. Un calme trompeur. Car hier, les stars commençaient à affluer en bon nombre entre membres du jury et héros du film français présenté hors compétition, à savoir La tête haute, d’Emmanuelle Bercot avec un fort air de Momy de Xavier Dolan où l’amour filial est au coeur du sujet. Côté algérien, notre pavillon national placé sous l’égide de l’Aarc qui fête ses dix ans d’existence, était prêt hier à ouvrir ses portes après avoir fini de tout monter et coller la veille, le tout dans un décor nouveau, flambant neuf pour rendre hommage au patrimoine de Dar Abdellatif avec une architecture de l’intérieur qui rappelle celle de cette maison des artistes qui fête aujourd’hui ses 300 ans. En effet, L’Aarc organise pour la quatrième fois consécutive le pavillon Algérie (N°107) au niveau du village international. Pour cette édition, plusieurs courts-métrages seront valorisés et mis en avant à travers le Short Film Corner.

On citera Le silence du sphinx de Farouk Beloufa, production Aarc, N’sibi de Hassene Belaïd, coproduction Aarc/HKE Productions, Papillon de Kamel Iaiche coproduction Aarc/MM Arts, El Mektoub de Lamia Brahimi Belhadj coproduction Aarc/Mycene production et enfin Le Point de fuite de Mehdi Labidi, production Aarc. Le pavillon algérien mettra également à l’honneur les paysages de l’Algérie à travers une journée consacrée au film documentaire Algérie vue du ciel de Yann Arthus Bertrand. Faisant suite aux précédentes productions promues ces dernières années, pour cette édition l’Aarc y présentera les derniers films produits et en cours de productions. Ainsi, les professionnels, nous assure-t-on, découvriront entre autres les films longs-métrages: Maintenant ils peuvent venir de Salem Brahimi, une coproduction Aarc/ KG Productions – Battam Films Certifiée Halal de Mahmoud Zemmouri une coproduction Aarc/Fennec Productions (France), Antinéa Audiovisuel, Mista de Kamel Iaiche (Aarc/Kouiret Prod), Opération Maillot de Okacha Touita, production Aarc et notamment, L’étoile d’Alger de Rachid Benhadj, coproduction Nour Films & Aarc. Non, l’Algérie ne prend pas part à la compétition officielle ni aux sections parallèles.

Mounès Khammar est tout de même à Cannes puisqu’il a été sélectionné dans le cadre de la Production network et l’auteur des Jours d’avant, Karim Moussaoui, dans une autre section spécialisée en l’écriture de scénario, sans oublier Sabrina Draoui. Nous tombons par ailleurs sur le nom du réalisateur Lyès Salem, choisi aux côtés de quatre autres ainsi que 20 comédiens qui seront à l’honneur le 18 mai à partir de 15h à la salle Bunuel dans le cadre de la 22e édition Le Polar de Talents Adami.

Une manifestation qui sera présentée par Thierry Frémaux délégué général du festival de Cannes, ce qui n’est pas rien. Le Maghreb sera présent également à travers la participation de la Tunisienne Kaouther Ben Hania, à la cinéfondation dont le président n’est autre que Abderrahmane Sissako qui a bien marqué l’année 2015 avec son film Timbuktu alors qu’il a été boudé l’an dernier ici même à Cannes. Aussi, Nabil Ayouch est sélectionné avec son septième long-métrage, Much Loved. Racontant l’histoire de quatre prostituées à Marrakech, ce film qui succède à Les chevaux de dieu, trois ans après sera présenté encore à la Quinzaine des réalisateurs. Un autre réalisateur, anglo-marocain Fyzal Boulifa, lauréat 2012 du prix Illy du court-métrage à cette même Quinzaine avec The Curse, marquera son retour avec le court-métrage Rate Me. Une simple analyse fera dire que les Algériens sont encore au stade de l’apprentissage tandis que les Marocains ont pu gravir d’une marche.

Le festival de Cannes dont la hiérarchie des valeurs est bien palpable à tous les niveaux exprime bel et bien, ici l’esprit de l’industrie cinématographique mondiale et surtout sa ligne éditoriale qui n’a cure parfois du cinéma du continent noir, faut -il le reconnaître et le crier bien fort. Ce dernier sera présent bien timidement en outre en séance spéciale, hors compétition avec Oka du Malien Souleymane Cissé. Il revient six ans après Min Yé, long-métrage également présenté en séance spéciale en 2009. On ne finira pas ce papier sans préciser que pour la première fois l’Ethiopie est présente au festival de Cannes avec Lamb du jeune réalisateur Yared Zeleke, dans la section Un certain regard.