La distribution du lait en sachet bientôt régulée !

La distribution du lait en sachet bientôt régulée !
ALELAIT

L’augmentation du prix du lait en sachet, soutenu par l’Etat et fixé à 25 dinars, n’est pas à l’ordre du jour. Sa distribution sera, par contre, remise en cause. Un texte de loi sera bientôt promulgué pour encadrer et améliorer la distribution de ce produit afin de le mettre «exclusivement à destination des ménages».

Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Intervenant jeudi dernier sur les ondes de la radio Chaîne 3, le directeur de la régulation et des activités agricoles au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Cherif Omari, a affirmé que l’augmentation du prix du lait en sachet, soutenu par l’Etat et fixé à 25 dinars, n’est pas à l’ordre du jour puisque précise-t-il, «c’est un produit qui est destiné pour les ménages notamment ceux à revenus modestes». Il déplore, toutefois, qu’une partie très importante du lait soutenu soit déviée du système du commerce de détail et orientée vers d’autres usages qui «ne sont pas réglementaires».

«Ce n’est pas à un produit soutenu pour les ménages d’être destiné pour faire des marges de transactions commerciales dans les cafés et les restaurants», dit-il. Pour mieux encadrer la distribution du lait en sachet et l’améliorer, des mesures ont été prises par le ministère de l’Agriculture en coordination avec le ministère du Commerce. «Un texte sera bientôt promulgué pour encadrer la distribution du lait soutenu et mettre ce produit exclusivement à destination des ménages», annonce-t-il.

Des brigades mixtes seront également mises en place avec les collectivités locales, les DSA, les DCP et l’interprofessionnel de la filière lait afin de «maîtriser la traçabilité de la distribution du lait en sachet soutenu», dit-il encore. Evoquant la flambée des prix des produits agricoles frais sur le marché local, l’invité de l’émission l’incombe au dysfonctionnement de la distribution. «Cette flambée reflète le dysfonctionnement des circuits de distribution et non pas l’offre de la production», dit-il. D’ailleurs, ajoute-t-il, «pour beaucoup de produits, l’agriculteur, lui-même, ne profite pas de cette augmentation de prix».

Il souligne ainsi le rôle du ministère de l’Agriculture dans la disposition de la régulation où les intervenants sont nombreux. «Nous veillons sur l’offre agricole, la qualité du produit et la disponibilité de la production. Puis, d’autres segments interviennent sur le système de distribution», explique-t-il. Cherif Omari est toutefois catégorique. «Malgré que nous soyons en pleine arrière-saison et que certains produits frais aient accusé des intempéries qui ont engendré des difficultés d’arrachage, les prix ont aujourd’hui, une tendance de stabilité. Nous avons même constaté une tendance à la baisse pour certains produits notamment à la parcelle à la production tels que la pomme de terre et d’autres produits maraîchers», dit-il.

Il estime que l’effet de la Loi de finances qui vient d’être promulguée, se fera bien après. «Il n’y a pas eu encore d’effet direct malgré les dispositions prises dans cette Loi de Finances, qui sont aux avantages de nos producteurs. Ce sont des mesures de protection de la production nationale, tant demandées par nos producteurs », dit-il. Le directeur de la régulation et des activités agricoles au ministère de l’Agriculture, assure que son département s’attèle à réguler la filière agricole. «Aujourd’hui, l’ensemble des filières accuse une dynamique de relance et de restructuration notamment au niveau local afin de mieux maîtriser le développement de ces filières», explique-t-il.

Une exportation «très faible» des produits agricoles

L’intervenant affirme par ailleurs, que certains produits agricoles frais enregistrent une dynamique d’exportation notamment la filière pomme de terre et la filière emblématique des dattes, produit traditionnel d’exportation. Il rappelle à cet effet, la forte production de dattes enregistrée cette année et qui avoisine douze millions de quintaux. Pour lui, ce volume présage une meilleure perspective d’exportation pourtant, «les volumes que nous exportons sont malheureusement très faibles, au-delà des potentiels dont nous disposons. Nous sommes autour de 3 à 4% alors que nous pouvons mieux faire». Il estime que la filière datte et ses professionnels méritent davantage d’aide.

«L’Etat a mis en place nombre de dispositifs de facilitation notamment un point de frêt à l’aéroport pour faciliter l’expédition de cette marchandise, la facilitation pour la délivrance des certificats phytosanitaires et il y aurait aussi un accompagnement pour le certificat des produits bio et des produits de qualité avec l’institut Itadas de Biskra», souligne- t-il. Cherif Omari cite également les produits maraîchers en contresaison qui proviennent du sud du pays notamment de Biskra et de Oued Souf.

«Ce sont des opportunités d’exportation autour d’un avantage climatique», dit-il. Insistant sur le potentiel dont dispose l’Algérie pour exporter les produits agricoles, il reconnait qu’il reste une grande marge de progression à rattraper. «Nous avons les moyens pour exporter et nous sommes en train de structurer cette dynamique d’exportation autour des programmes qui lui sont spécialement dédiés spécialement. Nous œuvrons pour mobiliser le maximum de capacités humaines, d’encadrement et de ressources naturelles dont nous disposons ainsi que l’avantage climatique de note pays». Aujourd’hui, conclut-il, les investissements que nous sommes en train de faciliter pour leur mise en place dans le cadre de la mise en valeur des zones du sud, nous permettront d’approvisionner correctement et de manière stable le marché national mais aussi de dégager des volumes très intéressants pour l’exportation ».

Ry. N.