67, 9% des Algériennes acceptent les violences conjugales

67, 9% des Algériennes acceptent les violences conjugales

Les résultats de la troisième enquête algérienne à indicateurs multiples (MICS3), lancée en 2006 ont été dévoilés hier, lors d’une journée d’étude, à l’Iinstitut national de santé publique (INSP).

Réalisée par l’Office national des statistiques en collaboration avec le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière et financée par l’Unicef, l’enquête en question a concerné 30 000 échantillons répartis sur 7 régions du pays. Elle a touché tous les aspects, dont les conditions de vie des ménages, la nutrition et la santé des enfants. L’un des résultats qui a soulevé une onde de choc dans la salle des conférences est incontestablement celui qui indiqué que 67,9% de femmes acceptent que leurs maris les battent. Ce qui montre, à en croire l’enquête, que plus de deux femmes sur trois acceptent cette pratique pour une raison ou une autre. La démarche adoptée consiste à demander à l’ensemble des femmes âgées entre 15 à 49 ans, s’«il est justifié qu’un homme batte sa femme» dans des situations bien précises. Ces résultats paraissent démesurés mais révélateurs d’une banalisation de la violence dans la société algérienne. Ce constat inquiétant a interpellé les intervenants qui ont souligné que «le fait que les femmes cautionnent la violence conjugale est une forme d’acceptation de la violence dans la société». «L’acceptation de la violence conjugale est un élément révélateur de la banalisation et de l’existence de ce phénomène ainsi que de la subordination de la femme», souligne l’enquête. Ce phénomène paraît plus généralisé dans l’est du pays où près de 80% sont d’accord qu’un mari batte sa conjointe. Des différences notables sont observées, toutefois, selon le milieu de résidence. Une plus grande acception de cette pratique est en effet constatée en zone rurale (74,6%) contre 62,7% en zone urbaine. «Les femmes âgées de moins de 35 ans sont deux tiers à approuver la violence conjugale», relève encore l’enquête. D’autre part, le niveau de bien- être économique constitue un facteur déterminant dans la perception de la violence conjugale. Ainsi, «plus le ménage est démuni, plus le recours à la violence paraît toléré et normal» est-il rapporté. De même, «plus les femmes sont instruites, plus elles ont tendance à moins tolérer cette pratique».

14,4% des Algériens occupent une pièce

Par ailleurs, l’enquête a révélé que 14, 4% des Algériens occupent une pièce (11,7% en milieu urbain et 18,2%

en milieu rural). D’autre part, souligne l’enquête, l’habitat précaire demeure assez présent dans la mesure où il constitue le type d’habitation pour 4,6% des ménages. L’enquête précise en outre que 62,2% des Algériens sont propriétaires de leurs logements. Ainsi, le taux d’Algériens propriétaires de leur logement en milieu urbain est de 58%, alors qu’en milieu rural il atteint les 68%, indique-t-on. De même, 12 % des Algériens sont copropriétaires (12% en milieu urbain et 12,1% en milieu rural).

4,7% des enfants travaillent

L’enquête fait ressortir que 4,7% des enfants âgés entre 5 et 15 ans travaillent, ce qui représente près de 334 000 enfants. Le travail dans l’entreprise familiale semble être la forme la plus répandue et concerne 3,1% des enfants. En revanche, l’exercice d’activité économique en dehors touche 1,2% alors que 0,8% des enfants effectue des travaux domestiques. D’autre part, le travail rémunéré en dehors du ménage constitue un phénomène plus rare, ne concernant , selon l’enquête, que 0,3%. La maltraitance de l’enfant a été abordée et à ce propos, il ressort que 82,3% ont reçu au moins une fois une quelconque forme de punition physique ou psychologique. La proportion des enfants qui se sont vu infliger une violence physique sévères est de 22,5%.