Thierry Frémaux, délégué général du festival, l’avait annoncé, cette année il y aura des comédies en sélection officielle. On attendait de voir.
Pari tenu avec «Midnight in Paris», le nouveau film de Woody Allen qui a fait l’ouverture du festival. Cette comédie, qui mêle genres romantique et fantastique nous transporte à Paris où séjourne un jeune couple d’Américains dont le mariage bourgeois est prévu à l’automne. Mais le jeune homme, scénariste à Hollywood et écrivain en devenir, amoureux de la Ville-lumière, aspire à une autre vie que la sienne.
La magie du scénario le transporte, aux douze coups de minuit, au siècle passé où il rencontre les intellectuels qu’il a toujours admirés: Ernest Hemingway, Gertrude Stein, Pablo Picasso ou encore Scott Fitzgerald. Ce film subtil, qui mêle passé et présent, réflexion sur l’art et l’Histoire, est un enchantement.
Autre moment joyeux avec Nani Moretti qui réalise avec «Habemus Papam» (qui, traduit du latin signifie: Nous avons un pape), une comédie satirique sur les moeurs du Vatican.
Le pape étant décédé, le conclave doit en élire un nouveau. Après de multiples rebondissements très comiques, les cardinaux finissent par élire l’un des leurs qui illico, décline cet honneur. En effet, ce nouveau pape (Michel Piccoli), ne se sent pas les épaules assez solides pour exercer cette digne fonction.
Pendant qu’il fait une escapade secrète dans les rues de Rome pour réfléchir à sa décision finale, les cardinaux, qui ne peuvent sortir du Vatican avant la bénédiction papale, s’amusent comme des enfants, jeux de cartes, volley, sous la direction d’un psychiatre (Nanni Moretti) venu leur apporter une aide morale.
On rit beaucoup, mais le film n’est pas scandaleux comme ont dit avec exagération certains médias italiens. C’est une réflexion humoristique sur les fastes inutiles de la religion.
«Pirates des Caraïbes, la fontaine de jouvence» de l’américain Rob Marshall, projeté en 3 D, est lui aussi un moment de détente qu’on apprécie même si bien sûr l’histoire est tout à fait rocambolesque.
Le pirate Jack Sparrow (Johnny Depp) est en rivalité avec Angelica (Pénélope Cruz), fille présumée du fameux Barbe Noire. Tous deux sont à la recherche de la légendaire Fontaine de Jouvence qui donne la vie éternelle.
Au cours de leur voyage sur des mers déchaînées, à bord du Queen Anne’s Revenge, ils s’affrontent en armes et en paroles. Vérité, trahison, jeunesse éternelle et mort forment un film explosif qu’on prend plaisir à voir, même si la 3D est un peu décevante.
La «Quinzaine des réalisateurs» s’est mis aussi de la partie en présentant en ouverture un film très original et poétique: «La Fée», conte (de fées) burlesque qui rappelle Tati et Chaplin.
Une histoire d’amour au Havre entre deux inadaptés sociaux: une fée et un gardien de nuit. Le nouveau délire burlesque du trio: le Belge Dominique Abel, la Canadienne Fiona Gordon et le Français Bruno Romy, s’articule autour de Fiona qui offre trois voeux à Dom. Celui-ci- gardien de nuit dans un hôtel choisit tout d’abord, d’avoir un scooter, clin d’oeil à Nenni Moretti puis de bénéficier de l’essence gratuite à vie.
Fiona sauve la vie de Dom à la suite d’un étouffement et les voici en route pour des aventures réjouissantes et musicales à la Marx Brothers.
De notre envoyé spécial à Cannes Saïd AREZKI