63e festival international du film de LOCARNO :La griffe Père efface l’ère Maire

63e festival international du film de LOCARNO :La griffe Père efface l’ère Maire

Le 63e Festival international du film de Locarno aura lieu du 4 au 14 août. Au cours de ces dix jours de fête cinématographique, 290 films seront présentés dont 18 en lice pour le Léopard d’or et un court métrage algérien en compétition dans la section Léopard de demain.

Aussi impressionnante que soit cette liste de films à l’affiche, il faut savoir que le festival a réduit fortement à la baisse le nombre de films présentés, soit cent films de moins que l’an passé. C’est là une des griffes du nouveau directeur artistique Olivier Père, ex-directeur de la Quinzaine des réalisateurs, qui a succédé à Frédéric Maire.

Voulant miser sur la cohérence et la qualité au détriment de la quantité, Père a carrément supprimé la section Ici et ailleurs qui regroupait tous les films inclassables dans les sections du festival, et la Journée du film suisse. Par ailleurs, la suppression de cette dernière ne s’est pas faite au détriment du cinéma suisse puisque, au programme, on retrouve plus d’une soixantaine de films suisses dont deux projetés sur la mythique Piazza Grande et deux en lice dans la compétition internationale.

Ajoutez à cela le Léopard d’honneur qui sera remis au grand cinéaste suisse Alain Tanner. Un prix très symbolique, surtout venant du nouveau directeur parisien.

Toujours dans le registre des honneurs, le réalisateur chinois Jia Zhang-ke et l’actrice italienne Chiara Mastroianni recevront, respectivement, le Léopard d’honneur et l’Excellence Award Moët & Chandon. S’agissant de la programmation, Olivier Père a choisi Au fond des bois, le dernier Benoît Jacquot, pour ouvrir ce bouquet filmique dont la principale section est dominée par le continent européen, avec treize longs métrages sur les dix-huit films en lice.

Entre autres, on remarque Bas-Fonds, d’Isild Le Besco, Beli Beli Svet, d’Oleg Novkovic, Beyond the Steppes, de Vanja d’Alcantara, Cold Weather, d’Aaron Katz, Curling, de Denis Côté, Han jia, de Li Hongqi, Homme au bain, de Christophe Honoré, Im Alter von Ellen, de Pia Marais, Karamay de Xin Xu, LA. Zombie, de Bruce La Bruce, la Petite Chambre, de Véronique Reymond, Stéphanie Chuat, Morgen de Marian Crisan, Periferic, de Bogdan Apetri.

À noter que tous les films sont présentés en première mondiale ou internationale. Le jury qui départagera les compétiteurs est composé de cinq personnalités, dont le président Eric Khoo, réalisateur (Singapour), le Suisse Lionel Baier et l’acteur français Melvil Poupaud. Ce programme a été salué par les presses suisse et française.

De son côté, Marco Solari, président du festival depuis dix ans, s’est déclaré satisfait. Mais cette satisfaction ne trouve pas uniquement source dans le travail de sa recrue parisienne puisque le festival affiche une grande santé financière.

“Il y a dix ans, le budget du festival était de 4 millions de francs. Aujourd’hui, il se monte à 11,3 millions. Notre désir est de rester un festival international et non pas européen”, a-t-il souligné lors de la conférence de presse tenue le 14 juillet à Berne. C’est ce qui explique également l’ouverture dont a fait preuve le directeur dans le montage de sa sélection.

Du côté rétrospective, c’est le réalisateur E. Lubitsch qui sera sous les feux de la rampe. L’intégral de ses films qui seront montrés à Locarno trouvera refuge à la cinémathèque française à partir de septembre. Plusieurs personnalités viendront présenter un film qui les a le plus touchés.

Ainsi, le public aura droit au coup de cœur de Lionel Baier, de Freddy Buache, Benoît Jacquot et de Joseph McBride, responsable de la rétrospective, qui animera également une table ronde autour de la vie et de l’œuvre du maître berlinois.

Pour revenir à l’Algérie, c’est au réalisateur Yanis Koussim que revient l’honneur de la représenter avec son dernier court métrage Khouya (mon frère) qui fait suite à son autre court Khti.

Il en est à sa deuxième sélection puisqu’il a été montré à Cannes dans le cadre de la programmation du Short Film Corner. Un film qui a certes touché certainement par le sujet aussi sensible qu’original traité, mais sans doute également pour son traitement cinématographique.

Il s’inspire d’un fait réel : l’histoire d’un frère qui bat sa sœur qui le tue accidentellement. Alors que celle-ci se rend à la police pour avouer son crime, sa mère cherche à lui éviter la prison.