62% des importations sont des biens d’équipement

62% des importations sont des biens d’équipement

Le volume des échanges de l’Algérie avec le reste du monde a connu un développement notable à partir de l’année 2000, il s’est fortement accéléré en 2007 et 2008, pour ensuite décroître substantiellement durant le 1er semestre 2009, particulièrement pour ce qui concerne les exportations».

Le Forum des chefs d’entre prise a publié, dans le numéro de sa revue interne, une analyse intéressante sur l’évolution des échanges commerciaux de l’Algérie de 1985 au 1er semestre 2009.



«Le volume des échanges de l’Algérie avec le reste du monde a connu un développement notable à partir de l’année 2000, il s’est fortement accéléré en 2007 et 2008, pour ensuite décroître substantiellement durant le 1er semestre 2009, particulièrement pour ce qui concerne les exportations», a relevé M. A Saoudi, responsable l’Observatoire de l’information économique du forum des chefs d’entreprise.

Chiffres à l’appui, M. A Saoudi indique qu’en 2008, le volume global des échanges extérieurs a dépassé 118 milliards de dollars, soit près de six fois les échanges extérieurs enregistrés annuellement durant la période 1985 à 1999, estimés à 20 milliards de dollars.

Il représente près de quatre fois (3,8) celui de l’année 2000 évalué à 31,2 milliards. «L’examen de l’évolution des échanges de l’Algérie avec le reste du monde durant cette période fait ressortir une stabilité relative dans la période allant de 1985 à 1999», note le responsable l’Observatoire de l’information économique du FCE.

Les exportations dépassaient légèrement les importations. Le taux de couverture des importations par les exportations est légèrement supérieur à 1000%, à l’exception des années 1989, 1989, 1994 et 1995.

A partir de l’année 2000, les exportations algériennes ont pris l’ascenseur. Elles passent de 22 milliards de dollars en 2000 à 79,3 milliards de dollars en 2008, boostées par la hausse du volume et des prix des hydrocarbures exportés.

«L’ouverture économique et les disponibilités financières générées par les exportations, essentiellement les hydrocarbures, entre 97 et 98%, sont à l’origine de l’emballement des importations qui, à plus de 39 milliards de dollars en 2008, représentent 1,4 fois celles de l’année 2007 et plus du quadruple des importations de biens effectuées en 1985 », indique M. A Saoudi.

« Certes, cette nouvelle dynamique des échanges extérieurs a eu pour effet de renflouer substantiellement la balance commerciale jusqu’à l’année 2008, année qui affiche un solde commercial positif de 39,819 milliards de dollars, dépassant de peu le volume des importations de la même année estimées à 39,479 milliards de dollars », affirme-t-il.

Cependant, souligne M. Saoudi, «cette dynamique n’a pas empêché le renversement, à partir de 2007, de la tendance haussière régulière du taux de couverture constaté durant la période 2002 et 2006 et l’accélération de ce taux durant le premier semestre 2009».

Le taux de couverture des importations par les exportations a diminué de 255% en 2006, à 217% et 200% respectivement en 2007 et 2008, pour afficher un taux de 105% au premier semestre 2009.

L’analyse du FCE souligne que, en moyenne sur la période 1985 à 2008, les entreprises de production industrielle ou de réalisation ont bénéficié de 62% des importations composées de biens d’équipements industriels (33%), de demi-produits (25%) et de produits bruts (4%).

La part des biens d’équipements industriels dans les importations, durant la période 2002-2008, a augmenté pour fluctuer entre 36% et 42% en raison des besoins en équipements industriels induits par la mise en œuvre du programme de soutien à la croissance initié par les pouvoirs publics et du soutien à la relance de l’activité industrielle.

Les principaux produits importés sont, entre autres, les véhicules de transports de personnes et de marchandises, les engins de travaux publics (grues, bulldozers, machines à tirer …) et autres équipements et fournitures, notamment les pompes, les articles de robinetterie, les machines de traitement de l’information…La part des demi-produits se situe entre 20 et 26% des importations annuelles de l’Algérie.

«Les principaux produits de ce groupe sont destinés aux secteurs de la construction, des travaux publics et de l’hydraulique, tels que les barres de fer, les profilés en fer ou en acier, le bois…, à l’industrie agroalimentaire comme l’huile pour l’industrie alimentaire et, enfin, à l’industrie chimique, notamment les polymères, polyacétals et polyéthers», souligne M. Saoudi. Par contre, la part des produits bruts a diminué de plus de moitié entre la période 1985-1999 et la décennie 2000, respectivement de 7% et 3%.

Concernant les biens de consommation des ménages, M. Saoudi affirme que bien qu’ils soient loin derrière les biens destinés à l’appareil de production, ils n’en représentent pas moins une part importante dans les importations du pays. Elles varient annuellement entre 33% et 42% ». Le responsable l’Observatoire de l’information économique du FCE souligne «le fléchissement de la part des biens alimentaires de 26 à 18% des importations du pays».

Les principaux biens alimentaires importés sont, entre autres, les céréales en grains ou moulues (40% à 50% des importations de ce groupe), les laits et dérivés (15% à 20%), les sucres, café et thé (10% à 13%), les légumes secs (4% à 5% des importations) et les viandes congelées (jusqu’à 3% des importations du groupe).

M. Saoudi note, par ailleurs, «un relèvement de la part des biens de consommation non alimentaires de 12- 13% durant les années 80 et de 90 à 15-16% de 2000 à 2008».

M. Saoudi explique cette hausse par « le boom observé dans les importations des véhicules de tourisme (28 à 32% des importations du groupe en 2007 et 2008), boosté par le crédit à la consommation des ménages et par l’augmentation des importations des médicaments (27% à 30% des importations du groupe contre 12% seulement en 1990)».

Pour rappel, le président du Forum des Chefs d’entreprises a indiqué récemment que «l’explosion des importations est directement liée à l’augmentation sans précédent du niveau des dépenses d’équipement du Budget de l’Etat».

Kezoul L.