En fin de semaine, les prix du pétrole ont poursuivi leur recul, affectés par des indicateurs qui confirment le ralentissement de l’économie mondiale et par les opérations de destockage par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour freiner l’ascension des prix.
C’est l’explication donnée en partie par Chems Eddine Chitour, professeur de thermodynamique à l’Ecole Polytechnique d’Alger, sur le site Agora Vox. Selon lui, l’AIE a mis sa menace à exécution en mettant sur le marché 60 millions de barils sur un stock mis en réserves par ses pays membres dépassant 4,1 milliards de barils de brut, dont 1,6 milliard de barils constituent des stocks publics détenus exclusivement à des fins d’urgence. .
Ce mécanisme de stocks stratégiques devait répondre à la satisfaction d’une demande en cas de conflit qui ne devait pas durer plus de trois mois. Cette initiative de l’AIE, par son ampleur, vise à compenser l’arrêt des exportations libyennes de brut, a-t-elle annoncé le 23 juin.
Pour sa part, l’Opep estime que le marché est bien approvisionné. En fin de semaine, à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a perdu 2,06 dollars à 110,42 dollars. A New York, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance a lâché 1,13 dollar à 94,29 dollars. Selon les analystes, ce repli correspond à «une correction plutôt raisonnable après la hausse» des dernières séances, rapporte l’APS. En Chine, deuxième pays consommateur de brut, l’activité manufacturière a continué à croître en juin, mais à un rythme très faible. Cet indicateur «avivait les craintes d’un ralentissement économique du pays», susceptible d’affecter sa demande énergétique au deuxième semestre, souligne les analystes.
Un autre indicateur a contribué à alimenter les craintes des opérateurs : en zone euro, la croissance de l’activité manufacturière a nettement ralenti en juin. Par ailleurs, l’annonce d’une accélération inattendue de l’activité de l’industrie manufacturière aux Etats-Unis en juin n’a pas permis de rasséréner les opérateurs, d’autant qu’un autre indicateur témoignait d’une nouvelle baisse du moral des ménages américains.
Dans ce contexte, les investisseurs étaient tentés de prendre leurs bénéfices, après une hausse de quelque 10 dollars des cours du Brent sur les quatre premiers jours de la semaine.