C’est avec beaucoup d’indignation que le comité SOS familles expulsées à dénoncé, hier, lors d’une conférence de presse organisée au siège de la Ligue algérienne des droits de l’homme (Laddh), l’acharnement dans les opérations d’expulsion qui ont eu lieu à la veille du mois sacré du Ramadhan.
Le porte-parole du comité, le Dr Bouragaâ, a indiqué que pas moins de 60 familles, regroupant quelque 90 enfants scolarisés ont été jetées à la rue depuis la création du comité en juillet dernier.
Aussi, le Dr Bouragaâ ainsi qu’une dizaine de représentants des familles expulsées, ont lance un appel aux autorités compétentes pour «mettre fin à la vente des biens immobiliers occupés par des locataires au profit de tierces personnes morales ou physiques et dont le locataire ne prend connaissance qu’au passage de l’huissier de justice».
Ces familles, pour la plupart habitaient depuis des dizaines d’années dans des biens de l’Etat qui sont passés du jour au lendemain, de biens publics en biens privés.
En outre, plusieurs retraités et fonctionnaires ont été expulsés avec leurs familles de leurs logements de fonction.
A ce sujet, les défenseurs des expulsés ont attiré l’attention sur «l’ingratitude de l’administration vis-à-vis des fonctionnaires qui l’ont servie pour finir expulsés de leurs domiciles sans aucune solution de rechange».
Par ailleurs, d’autres familles ont crié «à l’escroquerie de certains promoteurs immobiliers et à la passivité de la justice».
Lors de cette conférence, plusieurs cas concrets ont été présentés.
Le plus édifiant fut celui d’une veuve qui vivait aisément et a prêté un jour de l’argent à un proche.
Ce dernier décédé lors d’un séjour en Chine à laissé derrière lui un frère cupide et corrompu qui a décidé de saisir la justice en fournissant un document falsifié et ne comportant pas le cachet d’un notaire, indiquant que la dame en question lui devait la somme de 65 millions de dinars.
Ce document a, contre toute attente et en violation de la législation en vigueur, été accepté par la cour en charge de cette affaire.
Depuis et à cause de ce document, qui fut décisif dans cette affaire, la veuve a perdu la villa où elle habitait d’une valeur de 400 millions de dinars et toute une usine qui assurait la survie de toute la famille.
Après plusieurs procès la pauvre femme s’est retrouvée à la rue, sans aucun revenu pour faire vivre ses enfants dont l’un s’est retrouvé en prison à cause de cette affaire.
Selon M.Noureddine Belmihoub, toutes ses affaires sont l’oeuvre de «la mafia du logement» ou «la mafia de l’immobilier».
«Où est notre part du un million de logements en plus du 1,5 million de logements inoccupés (…) c’est la mafia du bâtiment qui a produit tout ça», a-t-il commenté.
Yasmine ZOUAGHI