60 ans après, une pied-noir revient sur son départ d’Algérie

60 ans après, une pied-noir revient sur son départ d’Algérie

C’est en retrouvant une ancienne photo d’elle en couverture de la dernière parution de « Figaro Magazine » , qu’une femme appartenant aux pieds noirs s’est remémoré cette partie de sa vie et en a témoigné.

Sur la photo, on peut distinguer Nicole McQueen quittant le port d’Alger et agitant un mouchoir blanc signe d’adieu au pays dans lequel elle avait passe sa vie. La femme de 87 ans n’avait à l’époque que 24 ans, et était accompagnée sa soeur aînée pour une traversée sans retour.

La couverture avait pour but la prise de contact avec la femme, débouchant sur une interview frappante relatant un vécu marquant. Elle n’était pas au courant de cette apparition, et c’est seulement après avoir acheter le magazine à la demande de son frère qu’elle eut la surprise de s’y voir.

Un quotidien dangereux et les souvenirs d’un départ douloureux

La dame, est revenue sur ce départ d’Algérie qui était d’après ses dires devenu une nécessité comptes tenus de la situation et de l’État de terreur vécus par sa famille après l’indépendance algérienne.

Néanmoins, Nicole avait grandi sur ces terres et les quitter était peinant. Elle a souligné que dans un autre contexte elle n’aurait pas quitté l’Algérie mais dans ce cas, cela devenait vital, il y avait  » des bombes et des enlèvements » tous les jours. Les familles européennes recevaient des menaces quotidiennes avec des mots dans les boîtes aux lettres, le plus marquant étant « la valise ou le cercueil », un message très explicite. Suite à un meutre sanglant de deux petits enfants dans le quartier , ses parents ont donc insisté pour que les deux sœurs traversent la mer Méditerranée et rejoignent leur frère déjà parti en France et ce malgré leur envie de rester en Algérie.

De plus, la traversée n’était pas des plus plaisantes. En effet, l’avion était déconseillé en cette période et très dangereux étant exposé aux différentes attaques et le voyage en bateau fut inconfortable. Les enfants appartenant aux pieds noirs n’étaient autorisés qu’à deux sacs pour toutes les deux ce qui était très peu pour transporter toute une vie, pour toujours. Le flux était aussi assez conséquent, car beaucoup de personnes voulaient quitter le pays, le tout dans une atmosphère pesante et entourée de peur.

Son arrivée en France, un accueil très mitigé

A son arrivée au port de Marseille, Nicole et sa sœur ne furent pas accueillies de la meilleure des manières. En effet, elle raconte que les personnes les attendaient, sur les quais criant « ‘Pieds noirs, retournez d’où vous venez’, ‘Nous ne voulons pas de pieds noirs’, ‘Pieds noirs dans la mer’, banderole à la main et accrochés aux balcons.

Les sœurs ont tout de même retrouvé leur frère qui les attendait chaque jour devant les bateaux espérant leur retour car les communications étaient coupées, un réel soulagement pour la fratrie.