Les opérations de ratissage menées par les forces de sécurité se poursuivaient encore hier après-midi dans le massif forestier de Yakouren, passé au peigne fin.
En fait, selon des informations proches du dossier sécuritaire, le déploiement des forces de sécurité dans ce massif a toujours été conséquent. La région est réputée pour être une zone de repli privilégiée par les terroristes activant en Kabylie. Plusieurs actions ont, en effet, visé les patrouilles et les campements basés sur les lieux. La toute dernière est intervenue, jeudi dernier, à Yakouren. Un groupe terroriste a attaqué un campement militaire près du village Tagma, localité située aux abords de la RN12 reliant Tizi Ouzou à Béjaïa.
En effet, aux environs de 17h, les éléments de l’ANP basés près de ce village ont essuyé des tirs de roquettes et de balles provenant de l’extérieur de leur cantonnement. L’assaut était visiblement préparé par les auteurs dont l’activité était déjà signalée dans les parages. L’attaque s’était soldée, rappelons-le, par le décès de deux militaires et plusieurs blessés.
Quelques instants plus tard, la riposte des forces de sécurité est lancée. Une vaste opération de ratissage passe au peine fin toute la région allant jusqu’à la commune d’Adekkar, dans la wilaya de Béjaïa. Selon un bilan émanant de sources proches, les forces de sécurité ont abattu six éléments des groupes armés activant dans le massif forestier environnant.
Selon toujours les mêmes sources, l’opération a été un succès car le déploiement a permis de neutraliser un grand nombre des éléments de ce groupe qui active depuis des années dans la région. Un important lot d’armes a, également, été récupéré à l’issue de l’accrochage. Des fusils kalachnikovs ainsi que des effets vestimentaires ont été retrouvés pendant le ratissage qui se poursuivait.
Jusqu’à hier après-midi, le ratissage se poursuivait encore avec des moyens lourds. Des hélicoptères ont continué à ratisser tout le massif couvrant l’est de la wilaya de Tizi Ouzou et l’ouest de Béjaïa. Car, selon des sources au fait de ce dossier, cette région représente un repli stratégique pour les groupes armés.
Fortement boisée et éloignée des plus grands centres urbains, Yakouren est un lieu idéal pour des bases arrière. Cette situation a fait que la région a, par le passé, connu un grand nombre d’actes terroristes.
La zone qui débute de la sortie Nord de la ville de Azazga jusqu’à Adekkar dans la wilaya de Béjaïa a vu, maintes fois, des convois militaires tomber dans des embuscades. Les opérations de ratissage ne sont pas moins nombreuses. Pendant l’été 2008, une dizaine de terroristes ont été abattus lors d’un ratissage qui a duré près de deux semaines. Les bombes artisanales ont, d’autre part, fait plusieurs morts dans les rangs des éléments des forces de sécurité.
Près d’une dizaine de militaires ont été tués par ces engins explosifs dans plusieurs endroits de la région. Cette région s’est révélée importante lorsque des informations ont fait état, la même année, de la présence du fils de Ali Benhadj dans les lieux.
Par ailleurs, le massif forestier de Yakouren est une zone privilégiée pour de nombreuses activités. L’on se rappelle que lors de l’enlèvement du commerçant d’Iflissen, les populations se sont spontanément dirigées vers cette forêt en jonction avec l’autre massif de Mizrana.
Les deux zones sont, en effet, connues pour être des replis pour toute forme de banditisme. La présence des groupes armés dans cette dernière région reste encore très visible. Les actes terroristes sont souvent signalés dans la zone, essentiellement à Mazer où les convois militaires sont de nombreuses fois tombés sur des bombes artisanales.
L’acte le plus spectaculaire reste, toutefois, les tirs de roquettes sur la caserne de la Bmpj de la ville de Tigzirt, l’an dernier.
Enfin, le ratissage mené par les forces de sécurité dans le massif de Yakouren se poursuivait hier après-midi. le dernier bilan faisait état de six terroristes abattus.
Kamel BOUDJADI