5e Réunion des points focaux du centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT)

5e Réunion des points focaux du centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT)
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Réunion du groupe de travail Algérie-Canada pour le renforcement de la lutte antiterroriste, prévu les 16 et 17 novembre prochain

«L’Algérie s’emploie présentement à renforcer une dynamique sous-régionale en matière de lutte contre le terrorisme». C’est ce qu’a indiqué hier, M. Kamel Rezzag-Bara, conseiller auprès du Président de la République, annonçant dans ce sillage la première réunion du groupe de travail sur le renforcement des capacités de lutte antiterroriste au Sahel. Une manifestation d’envergure, coprésidée par l’Algérie et le Canada, « prévue à Alger les 16 et 17 novembre prochain ».

S’exprimant lors des travaux d’ouverture de la 5e réunion des points focaux, organisée par le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) dont le siège est à El Harrach (Mohammadia), le conseiller du Président de la République a indiqué que cette rencontre a pour objectif de trouver des solutions et mobiliser des ressources en matière de renforcement des capacités pour lutter contre le terrorisme.

M. Bara, également coordinateur du groupe interministériel chargé de l’action extérieure dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, a indiqué, dans ce cadre, que les efforts déployés, aujourd’hui, par l’Algérie visent la consolidation des conditions de la stabilité, de la sécurité et du développement.

Il a souligné dans ce contexte, qu’aujourd’hui « la gravité de la menace est commune » ce qui nécessité, selon lui, « la coopération entre les pays de la région pour lutter contre ce phénomène ». Il ajoutera que l’Algérie a pris des initiatives significatives pour améliorer la coordination entre les pays africains et la région du Sahel. « Ces efforts se déclinent également en direction du voisinage immédiat maghrébo-sahélien », a-t-il dit.

Concernant les pays voisins touchés par ce phénomène, « ceux-ci doivent à terme, intégrer le réseau et coopérer avec nous ». Une coopération qui nécessite, selon lui, « l’aide de la communauté internationale ».

De son côté, M. Ramtane Lamamra, commissaire à la paix et à la sécurité, a souligné que « la menace terroriste à laquelle le continent fait actuellement face est une question complexe », avant d’ajouter que le trafic de drogue, la traite des êtres humains, la piraterie, la prolifération illicite des armes et le blanchiment d’argent deviennent de plus en plus étroitement liés à l’activité et au financement des groupes terroristes ».

Selon lui, « Al-Qaïda au Maghreb s’est engagée, dans la région du Sahel, dans la pratique de l’enlèvement en échange de rançons dont la moyenne tourne autour de millions d’euros».

Concernant la réunion du CAERT, l’intervenant a indiqué que celle-ci, à l’instar de la dernière, « est une autre occasion de nous rencontrer afin de discuter de nos préoccupations, examiner et améliorer nos stratégies et modes de fonctionnement ». Il dira que la particularité de cette année est qu’elle se tient au vu des développements majeurs qui sont survenus sur le continent au cours des derniers mois, et à la lumière des nouvelles réalités qu’ils impriment sur le paysage géopolitique de l’Afrique.

M. Lamamra a indiqué que l’Afrique du Nord connaît des évolutions, réformes et transformations démocratiques profondes, qui font que « les groupes terroristes chercheront à exploiter la situation en vue d’étendre leur portée territoriale, d’accéder à de nouvelles sources de financement et d’armement et de répandre leur message de haine et de violence, et tout ce qui peut compromettre la quête des peuples de la paix, la stabilité et la démocratie, lesquelles, par définition, véhiculent des valeurs intrinsèquement opposées aux motivations et objectifs du terrorisme ». Il a souligné que « les groupe terroristes et criminels prospèrent dans des entérinements où l’application de la loi est faible, exploitant ainsi les conditions de marginalisation socioéconomique, l’exclusion politique, les conflits qui perdurent, les violations des droits de l’homme et le sentiment de victimisation qui en découle, pour séduire des groupes et des individus et les impliquer dans des activités criminelles qui leur offrent une alternative économique ».

Enfin, M. Francisco Caetano José Madeira, directeur du Centre, a affirmé qu’il était urgent de renforcer les mécanismes de défense et les méthodes de travail, appelant les Etats membres et les communautés régionales à adopter de manière urgente une stratégie nationale et régionale antiterroriste pour assurer la sécurité, expliquant que la coordination, la cohésion, l’efficacité et le partage des informations entre les institutions « sont désormais d’une nécessité vitale, entre les pays voisins et au niveau régional ».

Makhlouf Ait Ziane

Qu’est-ce que le CAERT ?

Le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme a été créé conformément aux dispositions contenues dans la section H, paragraphes 19 à 21, du Plan d’action de l’UA pour la prévention et la lutte contre le terrorisme, (Alger 2002). L’inauguration du « C A E R T » a été effectuée, le 13 Octobre 2004, par M. Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, et le Professeur Alpha Omar Konaré, Président de la Commission de l’Union Africaine, en présence de plusieurs ministres africains et de nombreuses personnalités, représentant les partenaires de l’Union africaine dans le domaine de la prévention et de la lutte contre le terrorisme. Le centre est une structure de la Commission de l’Union africaine. Il a pour but de compléter l’action internationale en renforçant la coopération entre les pays africains pour prévenir et lutter contre le terrorisme, d’aider à l’application intégrale des conventions internationales relatives au terrorisme et d’assurer le rôle d’outil de veille et d’alerte en intégrant dans sa démarche le concept de gestion préventive des situations.

MAZ