La salle El Mouggar à Alger a affiché complet hier soir à l’occasion de la projection pour la première fois en Algérie du film « Timbuktu » qui participe au 5e festival international du cinéma à Alger dont le coup d’envoi a été donné le 12 décembre. Le long métrage du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako a eu un grand succès auprès du public algérois.
Tout au long des 97 minutes de « Timbuktu », les spectateurs ont pu apprécier « une plaidoirie contre l’intégrisme religieux, les violences du terrorisme commises au nom de la religion et l’invasion intellectuelle et spirituelle du Mali ». Le film qui a fait partie de la sélection officielle au festival de Cannes cette année, croise les destins d’un nombre de personnages habitant Tombouctou et confrontés à une « Police Islamique », instaurée par les jihadistes, qui impose une version intégriste de l’islam, multiplie les interdits (musique, football, cigarettes, etc) et bouleverse le quotidien paisible de la ville.
Tournant les intégristes au ridicule dans son drame, Abdelrahmane Sissako le parsème de moments comiques afin de souligner l’ignorance et l’hypocrisie des jihadistes, ce qui a amusé la salle El Mouggar. Mais il ne faut pas se leurrer, l’émotion était au rendez-vous à la fin du film et nombreux sont ceux et celles qui ont versé quelques larmes.
« Pour un peuple qui a déjà connu les affres de l’intégrisme, nous ne pouvons qu’être ému devant tant de détresse et révoltés par tant de violence et de cruauté », ont indiqué à l’APS des spectateurs à la sortie.
