5e congrès du MSP, Soltani : « Je suis prêt à rendre des comptes »

5e congrès du MSP, Soltani : « Je suis prêt à rendre des comptes »
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Le cinquième congrès du Mouvement de la société pour la paix s’est ouvert, jeudi dernier, au complexe olympique Mohamed-Boudiaf devant 1.400 congressistes venus élire un successeur à Aboudjerra Soltani, président du MSP, depuis le congrès du 8 mai 2003 en remplacement du défunt cheïkh Mahfoud Nahnah.

Dans une ambiance « sereine » comme l’avait souhaité le MSP, la rencontre est entamée vers 10h par des interventions de quelques invités ayant pris la parole tour à tour en guise d’encouragement à cette formation. Ce n’est qu’à 15h00 que M. Soltani monte à la tribune pour faire son « discours-bilan » comme le veut la tradition. Il a , notamment, expliqué les choix du mouvement ayant, selon lui, accédé « à la cour des grands » grâce à sa politique qu’il qualifie « d’efficace et de réaliste », même en ce qui concerne son adhésion à l’alliance présidentielle qui avait pour objectif « la préservation de la stabilité nationale, la promotion de la concorde civile en une réconciliation nationale et la défense de la cause palestinienne ainsi que de toutes les causes justes ».

Le bilan de dix années de « règne » est, d’après lui, « positif », compte tenu du principe « du moins mauvais ». En respectant les engagements de l’alliance présidentielle et ceux du gouvernement, le MSP a été accusé « d’avoir un double discours et de tenir le bâton par le milieu », rappelle M. Soltani qui affirme « que son parti détient toujours des cartes politiques gagnantes », malgré « les dires de ses détracteurs, et même après avoir quitté la coalition présidentielle et l’exécutif ». Il a affirmé qu’il assumait « personnellement et entièrement la responsabilité morale de tous les points négatifs entre août 2003 et avril 2013 », se déclarant « disposé à rendre des comptes devant le congrès et les institutions compétentes du MSP ». Il se réjouit, toutefois, que son Mouvement ait dépassé le stade du « charisme des individus » qui a caractérisé les dix dernières années pour passer, aujourd’hui, au charisme des « institutions ».

Evoquant les alliances politiques , Soltani a estimé que sa formation est arrivée au constat que « tout ce qui unit les Algériens est décrété dans la Constitution et ce qui les sépare a pour origine l’envie d’arriver au pouvoir ou vouloir s’y maintenir par des procédés antidémocratiques ». Sur un autre registre, le leader du MSP a reconnu toutes les réalisations du président de la République en termes de réconciliation nationale, pour lequel il attribue « une note complète ». Mais, souligne-t-il, « parallèlement, le système politique a échoué en ce qui concerne le dialogue social et la lutte contre la corruption ».

Pour lui, les positions du MSP ont toutes été « critiquées », qu’il « participe aux élections ou non, qu’il soutienne le chef de l’Etat ou non, ou qu’il fasse partie du gouvernement ou non ». Selon lui, le problème ne réside pas dans la participation ou l’opposition, mais « dans la nature du régime politique ».

« Je dois me consacrer à ce qui est plus grand que le mouvement » Le MSP se doit, aujourd’hui, note-t-il, « d’élargir son espace politique pour rallier à sa cause le maximum de compétences nationales ». Il a clairement laissé entendre que ses « frères » qui l’avaient porté en 2003 à la tête du parti pour le servir, doivent lui épargner cela, cette fois-ci, pour qu’il puisse se consacrer et servir ce qui est plus « grand » que le Mouvement, à savoir l’Algérie qui, d’après lui, « amorce, aujourd’hui, un virage décisif ». Lors de ce congrès, qui prendra fin aujourd’hui, les congressistes adopteront les projets futurs du parti, sa politique générale et procéderont à l’élection du président du Mouvement, de ses vice-présidents et du président du conseil consultatif.

Pour le moment, ce sont Abderrezak Mokri, vice-président du parti, et Abderahmane Saïdi, président du conseil consultatif, qui sont le plus pressentis pour remplacer Aboudjerra Soltani. Le nouveau président du MSP sera connu, aujourd’hui. Il faut souligner également que Abdelmadjid Menasra, qui a quitté le MSP pour créer sa propre formation, était présent à ce congrès. Il a déclaré dans une courte intervention qu’il faudrait lors de ce congrès transformer les souhaits en de véritables décisions politiques, « loin de tout intérêt personnel ou calcul ». « Je ne suis pas contre une personne précise. Il faudrait s’unir autour de projets et non autour d’une personne », indique-t-il, allusion « à un éventuel projet qui devrait rassembler les antagonistes ». Amar Ghoul a, quant à lui, décliné l’invitation du MSP.

Karima Alloun