58E anniversaire de la mort de Ben Mhidi, Sa soeur veut les excuses de la France

58E anniversaire de la mort de Ben Mhidi, Sa soeur veut les excuses de la France
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Ben M’hidi avec ses tortionnaires

Ben M’hidi a été arrêté par les parachutistes français le 23 février 1957, torturé avant qu’il ne soit assassiné dans la nuit du 3 au 4 mars 1957.

Il ne faut jamais l’oublier. Larbi Ben M’hidi, l’un des piliers de la Révolution algérienne (1954-1962), avec Krim Belkacem et Abane Ramdane, a été arrêté par les parachutistes français le 23 février 1957, torturé avant qu’il ne soit assassiné sur ordre du général Paul Aussaresses dans la nuit du 3 au 4 mars 1957.

Le 58éme anniversaire de la mort de Ben M’hidi a été célébré, jeudi, par le Musée du Moudjahid. A cette occasion, Drifa Hassani Ben M’hidi, soeur du martyr, a appelé la France à «reconnaître ses crimes de guerre et à présenter ses excuses à l’Algérie».

LG Algérie

Dans une déclaration à l’APS, elle a insisté sur «la reconnaissance par la France de ses crimes de guerre commis contre les Algériens», ajoutant que les Algériens «ne pardonneront jamais à la France tant qu’elle ne présentera pas ses excuses».

L’appel ne risque pas d’être entendu surtout qu’une proposition officielle des députés a été rejetée, il y a quelques années, par l’APN suite à des interférences de hauts responsables de l’Etat. Mme Ben M’hidi s’est dite toutefois contre le «principe d’indemnisation», soulignant en revanche que si l’indemnisation était dans l’intérêt de l’Etat algérien elle ne s’y opposerait pas.

Elle estime que l’Histoire doit être écrite par des Algériens car si cette écriture est l’oeuvre de Français, «elle serait sans doute fausse» car, a-t-elle expliqué, «l’ennemi n’écrira jamais l’Histoire correctement». La soeur du martyr qui a grandement contribué à la tenue du Congrès de la Soummam, grand tournant de la Révolution, a appelé à la réhabilitation «morale et matérielle» de tous les martyrs en vue de préserver «la dignité des Algériens». Evoquant le parcours de son frère dont l’assassinat a été maquillé en suicide par les autorités coloniales, Mme Ben M’hidi a rappelé que ce dernier était un nationaliste avéré ayant adhéré très jeune au Mouvement national.

Elle a rappelé à cette occasion la rencontre dans la maison familiale à Constantine entre son frère et Mohamed Boudiaf, ajoutant que Larbi, de par sa perception de visionnaire, était convaincu de la lutte armée pour le recouvrement de la liberté.

Né en 1923 au douar Kouahi (Aïn M’lila), Larbi Ben M’hidi adhère en 1940 au Parti du peuple algérien (PPA), puis participe en 1947 à la création de l’Organisation spéciale (OS) avant d’être désigné, en 1952, responsable politico-militaire de l’Oranie. En 1954, il est l’un des membres fondateurs du FLN.

Pendant la guerre de libération, il se voit confier la direction de l’Oranie. Après le Congrès de la Soummam en 1956, il prend la tête de la Zone autonome d’Alger (ZAA) pour organiser les premières opérations contre l’occupant français.

La célébration de la mort de Larbi Ben M’hidi intervient au lendemain du lancement du tournage du film qui lui est consacré. Le premier tour de manivelle de la fiction historique «Ben M’hidi», a été donné mercredi à Alger. Le lancement du tournage de ce film, réalisé par Bachir Derrais, a eu lieu symboliquement à la «Villa Susini», un ancien centre de détention et de torture de l’armée coloniale sur les hauts d’Alger, devenu après l’indépendance le siège du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Sur la base d’un scénario écrit par Mourad Bourboune et adapté au cinéma par le cinéaste Abdelkrim Bahloul, ce long métrage -dont le tournage est prévu aussi à Lakhdaria, Biskra, Béchar et dans des studios de Tunis- est une coproduction des ministères des Moudjahidine et de la Culture qui en ont confié la production exécutive à la société algérienne «Les films de la source». Selon le réalisateur, le scénario se base sur une multitude de témoignages des compagnons de Larbi Ben M’hidi et de sa famille et qui ont servi à retracer son parcours.

Le film sur Ben M’hidi intervient au lendemain de la sortie du film sur Krim Belkacem, le géant de la révolution.