C’est désormais officiel. La menace de grève brandie par les représentants des travailleurs de Dubai Ports World (DPW) sera mise à exécution. Ainsi, ils sont pas moins de 550 travailleurs décidés à débrayer incessamment.
Leurs représentants vont saisir, «pour constatation», un huissier de justice auquel sera transmis un rapport détaillé des négociations «qui ont échoué» ainsi que le préavis de grève lancé le 8 juin dernier et laissé ouvert pour la circonstance.
Réunis samedi dernier après avoir constaté que la direction de Dubaï Ports world Djazaïr n’est pas prête, au bout de 3 rencontres, à tenir ses engagements, les représentants des travailleurs ont décidé de passer à l’acte.
«Nous avons décidé de geler les réunions avec la direction qui essaie à tout prix de nous mener en bateau et appliquer ses propres décisions», explique un membre syndical, Mohamed Amine Bouziane en l’occurrence, qui affirme sans hésitation que les négociations ont échoué.
«Nous allons saisir un huissier de justice auquel nous transmettrons le registre signé par 550 travailleurs qui ont opté pour une grève illimitée lors de l’assemblée générale du 8 juin dernier ainsi que les PV des 3 réunions avec la direction et un rapport détaillé prouvant l’échec des négociations, une action à travers laquelle nous mettrons les responsable de DPW devant le fait accompli», précise notre interlocuteur qui rappelle que le préavis de grève lancé le 8 juin est toujours d’actualité, «car il est laissé ouvert».
Au lendemain de l’expiration dudit préavis, la direction a, rappelons-le, consenti à répondre positivement aux revendications des travailleurs en décidant notamment de réduire «illico»
la durée de travail qui devait passer de 48 à 40 heures par semaine et a appelé en même temps leurs représentants à entamer un cycle de réunions pour plancher sur le dossier de la convention collective. Une commission mixte composée de 5 représentants des travailleurs et 5 autres membres représentant l’administration a d’ailleurs été installée à cet effet. «Rien de tout cela n’a été fait après 3 réunions.
Le programme de travail que nous avons proposé a été refusé, cela sans parler de sa malhonnêteté (de la direction) qui veut nous imposer une grille de salaires sans aucune négociation», explique notre interlocuteur, qui accuse l’administration de fuir ses responsabilités. «La direction veut imposer ses propres règles. Ce n’est donc plus une négociation», ajoute M. Bouziane qui rappelle que la situation précaire dans laquelle évoluent les travailleurs de DPW ne peut plus durer.
«Nous travaillons comme des forcenés sans journée de repos hebdomadaire, encore moins de journées de récupération pour les employés qui assurent le service pendant les jours fériés», constate la même voix avant d’asséner : «Nous n’accepterons plus d’être privés de nos droits les plus légitimes.» Les «pseudo» engagements de la Direction ne sont donc pour les travailleurs qu’un coup d’épée dans l’eau. Un stratagème pour apaiser la tension. Le port d’Alger, dont 60% du commerce extérieur est géré par DPW, risque la paralysie totale.
Par Saïd Mekla