L’Algérie a hérité d’un espace patrimonial immobilier important concentré dans les grandes villes.
Il se trouve que ce patrimoine est aujourd’hui dans un état de dégradation très avancée. La capitale de l’Ouest n’est pas en reste. Dépositaire d’un riche legs historique, la ville d’Oran a toujours su faire face aux périodes de déclin qu’elle a vécues ce qui fait d’elle un exemple éloquent d’adaptation aux aléas de l’histoire.
Ce riche passé historico-culturel, conforté par une intégration parfaite du bâti au site naturel, concourt à conférer à la cité oranaise une image mythique.
Toutefois, le paysage de la ville montre, aujourd’hui, des terrains en friche, des bâtiments abandonnés, des immeubles anciens mal entretenus, des espaces publics dégradés, un manque de cohésion…. Toutes ces imperfections nuisent à son image.
La dégradation du bâti est totalement ignorée, par absence de moyens matériels et financiers, certes, mais beaucoup plus par l’incompréhension de la notion de copropriété.
Le tissu urbain de la ville d’Oran «représente un cas d’étude qui peut être généralisé à toutes les grandes villes d’Algérie», a estimé Abdelwahid Temmar, directeur de l’urbanisme et de la construction de la wilaya d’Oran, affirmant que la requalification de ce patrimoine immobilier ancien, passe, inéluctablement, par une démarche scientifique multidimensionnelle (urbaine, sociale et économique), tout en agissant sur les facteurs qui participent à la congestion du secteur. Le tissu urbain de la ville, dont un certain nombre d’immeubles, bien qu’il soit empreint d’une culture non algérienne, constitue des témoignages de l’histoire de la ville d’Oran.
«Cependant, ce patrimoine devrait faire l’objet d’opérations de requalification et de protection à prendre au sens large du terme et non pas seulement dans le sens d’un protectionnisme qui pourrait entraver l’évolution de la ville» a, en outre, déclaré ce même responsable.
«La ville d’Oran, à l’instar des autres grandes villes algériennes, se trouve confrontée à d’importants problèmes de croissance et de gestion. La problématique actuelle de son patrimoine immobilier nécessite une stratégie à même d’apporter des solutions à l’état de dégradation du cadre bâti», a indiqué dans ce cadre Abdelwahid Temmar. A titre indicatif, il y a lieu de noter que le quartier de Sidi el-Houari, l’un des plus anciens quartiers de la ville d’Oran, a atteint un niveau de dégradation inquiétant.
Il représente, en effet, une plaie dans le tissu du centre de la ville de par les détériorations qu’il affiche et qui sont dues «essentiellement au manque d’entretien sachant que ce quartier constitue un patrimoine d’une grande valeur historique», ont indiqué des habitants rencontrés sur place.
«Il est temps d’engager une opération de restructuration de ce centre historique et de remettre en valeur les monuments, les cheminements, les perspectives et les places qui structurent cet espace qui constitue la mémoire de la ville», a-t-on encore noté.
Une opération qui ne peut se faire sans «l’identification des immeubles qui nécessitent un travail continu à réaliser par des équipes qualifiées», selon les dires du directeur de l’urbanisme de la wilaya d’Oran.
Farid Houali