De 2001 à 2011, les accidents de la route ont causé la mort de plus de 37 000 Algériens, selon les chiffres de la Gendarmerie nationale. Une hécatombe que n’ont pu freiner les campagnes de sensibilisation et les sanctions prises contre l’insécurité routière.
Chaque jour que Dieu fait les routes algériennes creusent sans répit des tombes aux victimes. Moyennement, 10 personnes meurent dans environ 70 accidents recensés quotidiennement. L’ampleur du danger des accidents routiers a été le sujet de plusieurs enquêtes et mesures de contrôle pour lutter contre l’insécurité routière. Mais aucune efficacité n’a été enregistrée devant l’imprudence et l’irresponsabilité des conducteurs qui, jusque-là, dépassent les mesures prises par les pouvoirs publics pour renforcer la sécurité routière et réduire le nombre d’accidents. Dans ce sens, les données de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) relèvent que le nombre d’Algériens ayant trouvé la mort sur les routes a augmenté de 15,17% en 2011 par rapport à l’année 2010. Le nombre de blessés a augmenté de 17,89% pour atteindre 21 425 en 2011 et celui des accidents a connu une hausse de 16,19% en 2011. Il convient de signaler que ces chiffres ne concernent que les accidents survenus sur les routes urbaines. «Le facteur humain est à l’origine de 94,90% des accidents et les conducteurs âgés de moins de 40 ans sont les plus concernés par les accidents avec un taux de 70%», souligne la DGSN. En 2011, l’Algérie a enregistré 3 831 décès dans les accidents de la circulation, portant le bilan à 37 000 morts depuis 2001. Un triste bilan qui penche à renvoyer à ceux des guerres. Par ailleurs, tout reste à faire en matière de lutte contre l’insécurité routière, du moment que les plans et stratégies mis en place n’ont pas porté leurs fruits.
Etonnante persistance de ce terrorisme routier, en fait, qui a poussé certains observateurs à lier les lourds bilans des accidents de la circulation à «une corruption généralisée» puisque se ne sont pas les lois qui manquent mais leur application. A titre d’exemple, bon nombre de permis retirés sont récupérés, en vitesse, par le biais du piston et de la «tchipa».
Mais pas seulement, car si l’Algérie est mondialement classée troisième en matière de «performances» en hécatombe routière, d’autres facteurs sont également derrière ces lourds bilans. La Gendarmerie nationale indique que «le facteur humain est à l’origine de 81,32% des accidents routiers». Les conducteurs sont en fait pointés de doigt vu l’excès de vitesse et le non-respect du code de la route. Majoritairement, «les conducteurs ne font pas attention aux plaques et aux indications routières», précisent les services de la sécurité. Et d’ajouter que les transports en commun et de marchandises ne sont pas en reste, et constituent un danger particulier sur les routes puisqu’«ils ne répondent pas aux règles de sécurité propres à leur transport». Le dernier bilan de la Gendarmerie nationale fait état de 53 personnes ayant trouvé la mort et 696 autres blessées dans 401 accidents de la circulation survenus entre le 10 et le 16 avril 2012 à travers le territoire national. La même source précise que le plus grand nombre d’accidents a été enregistré dans la wilaya de Sétif (22 accidents), suivie des wilayas de Bouira et Médéa (21 accidents chacune). Les principales causes de ces accidents, d’après la gendarmerie, sont l’excès de vitesse qui est à l’origine de 98 accidents, la perte de contrôle du véhicule, la négligence des piétons et les dépassements dangereux….
Par Yasmine Ayadi