A la fin 2015, France Céréales Export, groupement d’exportateurs céréaliers français, misait sur pas moins de 62 millions de quintaux de blé (tendre et dur) à exporter vers l’Algérie durant l’année 2016.
Alors que les inquiétudes persistent sur la campagne céréalière actuelle avec le faible taux de pluviométrie enregistré depuis le mois de décembre dernier, en France, principal fournisseur du marché algérien, des études prospectives sur l’évolution du marché algérien des céréales se succèdent.
En guise d’argument pour étayer son pronostic, France Céréales Exports s’appuie sur les conditions climatiques qui risquent de freiner la production locale, ce qui entrainera inévitablement la hausse des importations céréalières de l’Algérie. En 2015, faut-il rappeler, l’Algérie a importé pour un volume global de 73 millions de quintaux de blé tendre et dur, dont plus de 70% en provenance du marché français.
Cependant, une nouvelle étude vient de paraître et porte sur l’évolution globale du commerce céréalier entre la France et son principal client hors Europe, à savoir l’Algérie. Publiée conjointement par FranceAgriMer et le CIHEAM (centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes), l’étude en question rappelle que, sur une collecte moyenne de grains de 658 millions de quintaux, la France en a exporté 52%. Un tiers des exportations françaises de céréales et deux tiers des exportations françaises de céréales hors Union Européenne prennent le chemin de l’Afrique du Nord (Algérie, Egypte, Maroc, Tunisie).
« Nos liens historiques, culturels et économiques avec l’Algérie en font une destination de premier plan pour les céréales françaises. Située à moins d’une semaine de traversée des ports français, l’Algérie est notre principal débouché en particulier pour le blé (tendre et dur)», est-il souligné dans le document en question.
Au sujet des mutations locales du marché national, les auteurs de ladite étude relèvent que « les besoins de l’Algérie pour nourrir sa population demeurent très importants du fait de la forte poussée démographique, de l’évolution des régimes alimentaires et des besoins de l’alimentation animale. »
Cependant, le blé et ses produits dérivés sont le principal aliment de la population, ce qui confère à ce produit un rôle stratégique dans la situation locale. « Aujourd’hui l’Algérie ne couvre que 30% de ses besoins alimentaires. (De ce fait), assurer la sécurité alimentaire de l’Algérie recouvre donc un enjeu politique primordial », ajoutent-ils, tout en précisant que, malgré les performances enregistrées par l’agriculture locale ces dernières années, « l’Algérie ne sera pas autosuffisante avant plusieurs décennies. »
Dans ce contexte, « la France souhaite y maintenir ses exportations tant sur le plan quantitatif que qualitatif face à des cahiers des charges toujours plus exigeants du fait d’une concurrence exacerbée des pays de la mer noire et des Etats-Unis », est-il conclu.