«Un match de coupe se gagne», dixit un néophyte du jeu à onze. Hier, l’inédite finale de la 51e édition de la coupe d’Algérie a consacré un prétendant, le MOB en l’occurrence, qui a fait du beau jeu son arme fatale pour triompher. Et entrer dans l’histoire. Le RCA, moins joueur que d’habitude, a perdu son pari. Sans démériter. Dame Coupe avait déjà son camp. Yemma Gouraya peut être de ses Crabes.
Tous les ingrédients étaient réunis pour réussir cette finale historique : public nombreux, pelouse tapissée, un arbitre (M. Bichari) qui tenait à quitter honorablement la scène et, cerise sur le gâteau, deux ensembles qui en voulaient terriblement. Le RCA et le MOB voulaient triompher mais surtout plaire. Et dès le début du match, la démonstration en sera faite. Aussi bien les «Crabes» que les «Vikings» dévoileront qu’ils étaient là non seulement pour vaincre et faire entrer leurs clubs respectifs dans l’histoire mais également en livrant une prestation qui sera gravée dans les mémoires. Ce qui ne contrastait, bien évidemment, aucunement avec les «promesses» d’avant-match où chaque antagoniste affirmait (maladroitement) que seule la victoire sera belle. Une «règle» que les joueurs d’Amrani et ceux de Mihoubi semblaient avoir laissé dans les vestiaires, peut-être bien dans leurs chambres d’hôtel, là où ils avaient effectué leur mise au vert. De l’engagement en sus d’alertes aussi chaudes les unes que les autres, d’un camp à l’autre, auront en tout cas jalonné le déroulement de cette explication des deux «sans-grades». Des essais repoussés par les deux bois : l’angle gauche de la transversale sur la frappe de Mokdad (5’) puis une tête rageuse de Yaya qui échouera sur la transversale des bois de Fellah (17’). Deux belles opportunités qui mettent le feu à cette empoignade ouverte qui sera définitivement lancée lorsque, sur une passe en profondeur de Sidibé, Zerdab tente une feinte victorieuse devant Fellah (34’). L’Amiénois a-t-il touché le cuir qui finira sa course au fond des filets ?
Zerdab ou Sidibé, c’est kif-kif
Une question à laquelle les présents au temple de Blida n’avaient pas de réponse. Pour les Mobistes, l’important est que leur équipe a, en ouvrant le score, réalisé le plus dur. Pour Larbâa, par contre, c’était le début du cauchemar. En ce sens que cette réalisation des Béjaouis semblait avoir scié les jambes des joueurs de Mihoubi surtout qu’elle intervenait au plus fort de leur domination.
D’ailleurs, le technicien du RCA ne tardera pas à faire des choix douloureux en procédant, dès le retour des vestiaires, à un premier changement (Daoud remplacé par Kacem Mehdi) puis un second et un troisième (Betorangal et El-Moueden à la place de Bouaïcha et Maârif). La physionomie du match a légèrement évolué en faveur d’Ezzerga sans pour autant que le score change. Mieux, alors que le RCA butait sur une défense du MOB intraitable, parfois chanceuse, Fellah et ses arrières se faisaient déborder à maintes reprises. Il était écrit que le match en restera là, propulsant une formation de Yemma Gouraya qui a cru en son étoile jusqu’au bout. Pour Larbaâ, la chance, un zeste de folie et surtout l’inexpérience de certains joueurs ont été les ingrédients qui manquaient pour triompher et écrire une page de gloire du RCA.
M. B.
Fiche technique
Blida, stade Mustapha-Tchaker, temps chaud, terrain en bon état, affluence nombreuse, arbitrage de M. Bichari assisté de MM. Brahim El Hamlaoui et Serradj. 4e arbitre est M. Necib Redouane.
But : Sidibé (34’) MOB.
Avts : Sidibé (50’) et Messaoudi (84’) MOB, Seddiki (76’) et Zeddam (90’+2’) RCA.
MOB : Mansouri, Aguid, Mebarakou, Hamzaoui (Salhi, 64’), Yaya (N’Diaye, 83’), Rehal, Benali, Zerdab, Messaoudi, Dehouche (Chatal,90’), Sidibé.
Entraîneur : Abdelkader Amrani.
RCA : Fellah, Maârif (El-Moueden, 64’) Mokdad, Darfalou, Daoud (Kacem Mehdi, 46’), Bouaïcha (Betorangal, 54’), Zaâlani, Zeddam, Yettou, Ferhani, Seddiki. Entraîneur : Mohamed Mihoubi.
