200 personnalités à la conférence internationale qui s’ouvre ce matin à Alger
Une conférence internationale célébrant le 50e anniversaire de l’adoption de la Résolution 1514 par l’Organisation des Nations unies, consacrant le droit des pays et peuples colonisés à l’autodétermination et à l’indépendance, sera organisée aujourd’hui et demain à Alger. Plus de 200 personnalités étrangères, représentant notamment le monde politique, culturel et des médias, participeront à cette manifestation qu’abritera le Palais des nations.
Les travaux de cette conférence se dérouleront en ateliers axés, principalement, sur les thèmes de « La validité de la résolution 1514 » et du « Rôle du cinéma et des médias dans la conservation de la mémoire des peuples ayant lutté contre le colonialisme », ainsi que sur le rôle de la femme et de la jeunesse dans l’émancipation des peuples.
Cette rencontre internationale sera couronnée par l’adoption de la « Déclaration d’Alger » qui rappellera la validité et la pertinence de la résolution 1514.
Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a souligné, doit un point de presse animé à l’occasion de cette conférence, que la rencontre d’Alger « intervient pour rappeler, aujourd’hui, la pertinence et la validité de cette déclaration ainsi que pour consolider les indépendances acquises ».
La résolution 1514 « est toujours d’actualité pour permettre aux peuples d’exercer la plénitude de leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels », a-t-il ajouté.
La conférence d’Alger a pour objectif, aussi, de consolider l’esprit de cette résolution dans le sens où elle permettra de réitérer le droit de près d’une centaine de pays, nés de cette résolution, à avoir leur part dans la prise de décision internationale, a indiqué M. Messahel.
La célébration du 50e anniversaire de la résolution 1514 offre l’opportunité de marquer un temps d’arrêt devant les transformations radicales enregistrées sur la scène internationale où les anciens territoires colonisés, devenus Etats indépendants membres de l’ONU, jouent un rôle important dans la réalisation des buts et objectifs de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples colonisés, a-t-on souligné à Alger.
La conférence d’Alger se veut, ainsi, une contribution de l’Algérie dans sa quête pour des relations internationales plus juste et fondées sur l’égalité des peuples.
Le 14 décembre 1960, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté, lors de sa 15è session, la résolution 1514 portant Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples colonisés. L’adoption de cette résolution, qui s’inscrit en droite ligne de la Déclaration universelle des droits de l’homme, a été le résultat des luttes de libération menées par les peuples et les pays colonisés.
Dans ce contexte, la lutte de libération nationale déclenchée par le peuple algérien le 1er Novembre 1954 a été une « étape phare » et un « tournant décisif » dans la mobilisation de la communauté internationale pour consacrer le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, estiment les observateurs.
La résolution onusienne 1514 a permis, au cours des cinquante dernières années, à plus d’une centaine de territoires colonisés d’accéder à leur indépendance et à plusieurs territoires sous tutelle et non autonomes d’exercer leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
Mais, en dépit des efforts déployés par l’ONU pour permettre à tous les peuples d’exprimer librement leurs choix à la lumière de la résolution 1514, seize territoires demeurent toujours inscrits sur la liste de l’ONU des territoires non autonomes qui attendent d’exercer leur droit à l’autodétermination.
Résolution 1514 de l’ONU
L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a adopté, le 14 décembre 1960, une résolution consacrant le droit des pays et des peuples colonisés à l’autodétermination et à l’indépendance.
Cette résolution, dont le 50è anniversaire de son adoption fera l’objet aujourd’hui et demain à Alger d’une conférence internationale, énonce ce qui suit
1. La sujétion des peuples à une subjugation, à une domination et à une exploitation étrangères constitue un déni des droits fondamentaux de l’homme, est contraire à la Charte des Nations unies et compromet la cause de la paix et de la coopération mondiales.
2. Tous les peuples ont le droit à la libre détermination, en vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel.
3. Le manque de préparation dans les domaines politique, économique ou social ou dans celui de l’enseignement ne doit jamais être pris comme prétexte pour retarder l’indépendance.
4. Il sera mis fin à toute action armée et à toutes mesures de répression, de quelque sorte qu’elles soient, dirigées contre les peuples dépendants, pour permettre à ces peuples d’exercer pacifiquement et librement leur droit à l’indépendance complète et l’intégrité de leur territoire national sera respecté.
5. Des mesures immédiates seront prises, dans les territoires sous tutelle, les territoires non autonomes et tous autres territoires qui n’ont pas encore accédé à l’indépendance, pour transférer tous pouvoirs aux peuples de ces territoires, sans aucune condition ni réserve, conformément à leur volonté et à leurs vœux librement exprimés, sans aucune distinction de race, de croyance ou de couleur, afin de leur permettre de jouir d’une indépendance et d’une liberté complètes.
6. Toute tentative visant à détruire partiellement ou totalement l’unité nationale et l’intégrité territoriale d’un pays est incompatible avec les buts et les principes de la Charte des Nations unies.
7. Tous les Etats doivent observer fidèlement et strictement les dispositions de la Charte des Nations unies, de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la précédente Déclaration sur la base de l’égalité, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et du respect des droits souverains et de l’intégrité territoriale de tous les peuples.
Dans un projet de résolution adopté vendredi dernier
L’AG de l’Onu réaffirme le droit inaliénable à l’autodétermination de tous les peuples des territoires non-autonomes
L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a réaffirmé le droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance de tous les peuples des territoires non-autonomes dans un projet de résolution adopté vendredi.
L’Assemblée générale a déclaré, dans la résolution relative au 50e anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, que la persistance du colonialisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations est « incompatible » avec la Charte des Nations unies, la déclaration et les principes du droit international.
Elle a prié « instamment » les Etats membres de faire tout leur possible pour promouvoir, au sein de l’Onu et des institutions spécialisées et autres organismes des Nations unies, l’adoption de mesures efficaces en vue de l’application intégrale et rapide de la Déclaration à tous les territoires non-autonomes auxquels elle est applicable.
Les puissances administratives et les autres Etats membres sont priés de veiller à ce que les activités des intérêts étrangers, économiques et autres, dans les territoires coloniaux, n’aillent pas à l’encontre des intérêts des habitants de ces territoires et n’empêchent pas l’application de la Déclaration. L’Assemblée générale de l’ONU a également prié les Etats membres et les organismes des Nations unies de veiller à ce que la souveraineté permanente des territoires coloniaux sur leurs ressources naturelles soit pleinement respectée et sauvegardée. Elle a réaffirmé que des facteurs tels que la superficie du territoire, la situation géographique, la taille de la population et le caractère limité des ressources naturelles ne devraient, en aucun cas, empêcher la population d’un territoire non-autonome d’exercer rapidement son droit inaliénable à l’autodétermination, y compris l’indépendance, conformément à la Déclaration, dont les dispositions sont pleinement applicables aux territoires non-autonomes.
L’AG a également réaffirmé qu’il incombe à toutes les puissances administratives, en vertu de la Charte et conformément à la Déclaration, de créer dans les territoires placés sous leur administration des conditions économiques, sociales et autres qui leur permettent de parvenir à une « véritable autonomie et à l’autosuffisance économique ».
L’AG de l’Onu a prié les puissances administrantes de préserver l’identité culturelle et l’unité nationale des territoires placés sous leur administration et d’encourager l’épanouissement de la culture autochtone pour aider les peuples de ces territoires à exercer sans entrave leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
Il incombe à l’Onu de continuer à œuvrer « activement » pour la décolonisation et de redoubler d’efforts pour diffuser le plus largement possible les informations relatives à la décolonisation en vue de « mobiliser encore davantage l’opinion publique internationale en faveur d’une décolonisation complète », selon l’Assemblée générale. Les Etats membres son priés par l’AG de veiller à l’application intégrale et rapide de la Déclaration et des autres résolutions pertinentes de l’organisation. Les organisations non-gouvernementales, qui s’intéressent en particulier au domaine de la décolonisation, sont invités à intensifier leur action en coopération avec l’organisation. L’AG de l’Onu a prié le comité spécial de continuer à veiller à ce que tous les Etats « se conforment pleinement » à la résolution 1514 et aux autres résolutions concernant la décolonisation, de rechercher les moyens les plus appropriés pour assurer l’application rapide et intégrale de la Déclaration à tous les territoires auxquels elle s’applique et de lui faire des propositions précises pour que la Déclaration soit complètement appliquée dans les derniers territoires non-autonomes. Elle a invité tous les Etats à coopérer « pleinement » avec le comité spécial pour qu’il puisse s’acquitter de son mandat.
L’AG des Nations unies avait adopté, lors de sa 15e session, le 14 décembre 1960, la résolution 1514, portant Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.
La Déclaration a permis, au cours des cinquante dernières années, à plus d’une centaine des territoires coloniaux d’accéder à l’indépendance et à plusieurs territoires sous tutelle et non-autonomes d’exercer leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance
Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
La célébration du 50e anniversaire de l’adoption, par l’Assemblée générale de l’ONU, de la Résolution 1514 portant « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux » est un moment fort et un événement particulièrement significatif dans l’histoire contemporaine de l’humanité.
Elle rappelle si besoin est, que la sujétion des peuples, leur aliénation à des dominations et à l’exploitation étrangères, demeurent un trait capital du déni de justice, une atteinte inacceptable à leurs droits fondamentaux, contraires à la Charte des Nations unies et compromettent la paix et la coopération mondiales partant de l’axiome imprescriptible que tous les peuples ont le droit à leur libre détermination, disposant souverainement de leurs richesses et ressources.
Tous les Etats doivent observer fidèlement et strictement les dispositions de la Charte des Nations unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme sur la base de l’égalité, de la non-ingérence dans les affaires intérieures, du respect de l’intégrité territoriale de chaque pays.
Il est évident que tous ces nobles principes ne furent pas appliqués à la lettre et que des intérêts liés à ce qu’on a l’habitude de dénommer Realpolitik, raison d’Etat ou autres arguments fallacieux ont servi de cheval de Troie pour perpétuer des diktats iniques et un colonialisme qui ne veulent pas faire amende honorable ou venir à résipiscence.
Il aura fallu pour beaucoup de pays d’Afrique, consentir des sacrifices énormes pour accéder à leur indépendance tant il est patent d’observer que les résolutions onusiennes sont clouées au pilori et bafouées outrageusement. La légitimité internationale ne fait jamais bon ménage avec le mépris des peuples, la privation de leurs attributs les plus sacrés.
Aujourd’hui s’ouvre à Alger une conférence internationale qui va contribuer à rappeler combien les responsabilités et les devoirs de la communauté internationale sont d’une extrême importance quant au respect et à l’application des principes de la Charte des Nations unies.
Plus que jamais, la validité de la Résolution 1514 demeure intacte, son actualité omniprésente et le besoin de l’asseoir et de la conforter reste pressant et sonne comme une urgence.
Il ne s’agit pas d’un excès d’alarmisme ni de tenter de brandir un épouvantail illusoire mais les faits prouvent abondamment que le processus de décolonisation irréversible qui a prévalu au début des années 60 grâce à la percée fulgurante d’une coalition majoritaire au sein de l’ONU et anciennement colonisée, requiert encore de la vigilance et de la présence d’esprit.
M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines l’a souligné en indiquant que « au moment où s’achève la deuxième décennie internationale sur l’élimination du colonialisme, il revient à la communauté universelle de poursuivre sa mobilisation. »
Le peuple algérien est pleinement imprégné par le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Sa lutte de libération nationale contre le colonialisme français a été un prélude à un vaste mouvement de décolonisation mondial.
Il suffit de rappeler que l’adoption de la Résolution 1514 a été faite, trois jours après les glorieuses manifestations du 11 Décembre 1960.
C’est certainement un argument de taille pour défendre la validité de cette résolution en insistant sur l’obligation de consolider les indépendances acquises et de veiller à participer à la prise de décision dans les questions d’ordre international.
Moment de solennité et de conservation de la mémoire d’une histoire collective faite de combat émancipateur pour la dignité humaine, cette conférence de large envergure sera l’opportunité idoine de réitérer l’insistante détermination à peser sur le cours des événements et d’avoir voix au chapitre dans un monde toujours régi par les volontés de puissance.
Messahel : “3 objectifs”
La conférence internationale d’Alger intervient pour rappeler, aujourd’hui, la pertinence et la validité de cette déclaration ainsi que pour consolider les indépendances acquises, a souligné, mercredi dernier à Alger, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel.
Le ministre délégué, qui animait une conférence de presse sur l’organisation de cet évènement, a affirmé que la célébration de cette déclaration ayant consacré l’indépendance des peuples et pays colonisés, est un moment pour « rappeler la pertinence et la validité, aujourd’hui, de cette résolution dans le parachèvement du processus de décolonisation, la consolidation des indépendances ainsi que la validité de son esprit dans le sens de permettre aux pays anciennement colonisés de jouer leur rôle dans la prise de décision internationale ». La Résolution 1514 des Nations unies sur l’octroi de l’indépendance aux peuples et pays colonisés, a ajouté M. Messahel, est toujours d’actualité pour permettre aux peuples d’ »exercer la plénitude de leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels ». Il a souligné, dans ce cadre, que la conférence d’Alger permettra aussi de « consolider l’esprit de cette résolution », dans le sens, a-t-il expliqué, de réitérer le droit de près d’une centaine de pays nés de cette résolution, à avoir leur part dans la prise de décision internationale. Le monde connaît des mutations, a-t-il relevé, estimant que les pays du Sud doivent agir pour plus de démocratisation du système de l’Organisation des Nations unies.
M. Messahel a affirmé, en outre, que cette conférence a trois objectifs à mettre en valeur : d’abord, a-t-il dit, la célébration de l’anniversaire des manifestations du 11 Décembre 1960 en Algérie, ayant eu une part dans l’accélération de l’adoption à l’Onu, quelques jours après, soit le 14 décembre, de la Résolution 1514.
Le ministre délégué a également relevé que la célébration à Alger coïncide avec l’anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU, le 19 décembre 1960, de la résolution consacrant le droit du peuple algérien à l’autodétermination. Estimant que l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) a joué pleinement son rôle dans la libération du continent, M. Messahel a souligné qu’ »à partir de l’an 2000, l’Afrique s’est pris en charge, pour intégrer la mondialisation et suivre les mutations survenant au niveau mondial ». Il a affirmé, à ce propos, que l’Afrique agit aujourd’hui en « bloc » dans les débats sur les changements climatiques, dans la réforme du système de l’Onu, dans la lutte antiterroriste, soulignant le rôle joué par l’Algérie, en tant que pays leader, pour représenter le continent dans plusieurs forums. Il a cité, à ce sujet, la réunion du Conseil africain des sages à Alger le 13 du mois courant et la réunion des juristes africains, les 15 et 16 de ce mois, pour, a-t-il dit, débattre de la normalisation des juridictions africaines et les adapter à l’exigence de la lutte antiterroriste.
M. Messahel a indiqué, par ailleurs, que la Conférence internationale d’Alger sera sanctionnée par l’Appel d’Alger qui, a-t-il dit, sera l’œuvre de personnalités connues mondialement pour leur lutte contre le colonialisme et de personnalités qui luttent pour la consolidation des indépendances des peuples. Cet appel sera adressé aux Nations unies et à l’opinion publique internationale.
Le ministre délégué a également indiqué que parmi les centaines de personnalités conviées au rendez-vous d’Alger, figurent l’ancien président de la Zambie, Keneth Kaunda, l’ancien président de l’Afrique du Sud, Tabo M’Beki, des représentants de la société civile, des représentants de la presse internationale, en plus du secrétaire général de la Ligue arabe, du président de l’Union africaine et de représentants de l’Union du Maghreb arabe.
Des ateliers seront organisés, dont entre autres, celui du cinéma et des médias pour conserver la mémoire des peuples ayant combattu la colonisation, qui sera modéré par le journaliste chilien Pablo Cardenas et le critique cinématographique algérien Ahmed Bedjaoui. Il y aura, aussi, selon M. Messahel, un atelier dédié à la place des femmes dans l’émancipation des peuples qui sera modéré par la Sud-Africaine, Wynie Mandela. Une conférence internationale à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples colonisés, sera organisée au Palais des nations à Alger, aujourd’hui et demain, avec la participation de nombreuses personnalités politiques, du monde de la culture, des universitaires et chercheurs ainsi que de journalistes venus d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie.
Territoires non autonomes
L’autre visage du colonialisme
Encore une fois et devant la cécité de certains Etats « belliqueux » l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a réaffirmé, ce vendredi, le droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance de tous les peuples des territoires non-autonomes. Les territoires non-autonomes sont le dernier visage du colonialisme que la bourrasque indépendantiste post Seconde Guerre mondiale a balayé. Les peuples généralement d’Afrique mais aussi en d’autres points de la planète qui ont vécu dans leur chair et leur âme le déni de leur histoire, de leur destinée ont tous puisé dans leur back-ground culturel les ressorts ultimes pour bouter hors de leur frontière l’occupant qui s’est honteusement appuyé sur la « terra nullius » pour moraliser ses rapines.
De nos jours, c’est devenu une valeur à la fois individuelle et aussi civilisationnelle à l’échelle des nations que de reléguer dans des âges « obscurs », dépassés à jamais la convoitise d’une puissance sur le territoire d’un plus faible. Aussi on ne peut que rester pensif devant la persistance de ce qu’il convient d’appeler un avatar du capitalisme infantile dans les positions affichées çà et là par certains Etats sur des espaces, des territoires et des peuples qui leur sont limitrophes et à qui ils dénient le droit évident à une destinée propre oubliant qu’eux aussi, à un certain moment de leur histoire, ils ont aussi vécu leur nuit coloniale.
Dans la résolution relative au 50e anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, l’Assemblée générale de l’ONU a déclaré « que la persistance du colonialisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations est « incompatible » avec la Charte des Nations unies, la déclaration et les principes du droit international ». C’est on ne peut plus clair !
Sur cette question l’Algérie reste un modèle et un exemple qu’on se doit de rappeler. A l’issue d’une guerre de libération d’une rare violence où les exécutions sommaires, rafles, enfumades de tribus entières, napalm et autres actions qui relèvent des crimes contre l’humanité l’Algérie accède à l’indépendance. Elle aurait pu légitimement se cloîtrer, loin des soubresauts du monde d’alors pour panser en silence ses multiples plaies… Mais forgée dans l’adversité, nourrie par les idéaux de liberté elle a, au contraire, porté haut et fort les revendications des damnées de la terre ; amplifiant leur cri de révolte et devenant dans l’histoire La Mecque des mouvements indépendantistes de par le monde. C’est que l’Algérie a inscrit sur le marbre cet idéal de soutenir partout dans le monde les peuples qui luttent et revendiquent leur indépendance. Contrairement à d’autres, l’Algérie n’a pas oublié.
Sur la vingtaine des territoires non autonomes répertoriés de par le monde, le Sahara occidental figure à chaque fois en première liste quand il s’agit d’évoquer cette réalité « coloniale » qui ne doit plus avoir cours au XXIe siècle.
Pourquoi s’entêter à oublier qu’en 1975 et à la demande de l’Assemblée générale de l’ONU dans l’ « affaire du Sahara occidental », la Cour internationale de justice a balayé l’argument fallacieux de cette locution latine partant de l’évidence que le Sahara occidental a de tout temps été habité par des populations disposant d’un mode de vie et d’une organisation sociale propre ?
M. Koursi