500 plaintes déposées pour erreur médicale!

500 plaintes déposées pour erreur médicale!

Dans la rue algérienne, l’erreur médicale est synonyme de «la mort au bistouri !». Une formulation tragique au sujet de laquelle les Algériens n’en savent que trop de quoi elle retourne au juste.

Preuve en est, les statistiques qui attestent, par ailleurs, de la généralisation de ce genre de dérapage au sein de la société donnent froid dans le dos. Le dernier chiffre révélé par le président du Conseil de l’ordre des pharmaciens faisait état de 500 plaintes qui ont été déposées en des endroits différents de l’Algérie par ces citoyennes victimes d’erreurs médicales contre des médecins.

L’on se rappelle toutes ces catastrophes survenue en juillet 2007 au niveau du service d’ophtalmologie du CHU Beni Messous, sur les hauteurs d’Alger où 14 patients ont eu à subir la dégénérescence de leur acuité visuelle suite l’administration de certains médicaments de l’Avastin entre autres.

L’affaire à fait grand bruit sur la place publique et défraye la chronique plusieurs jours durant. Après avoir été examiné par la direction de prévention au niveau du ministère de la Santé, le dossier de ces patients dont l’état de santé s’est détérioré a été remis une année plus tard au Conseil de l’ordre des médecins. Dans ses conclusions faites au sujet de cette affaire,

Amar Tou, l’actuel ministre des Transports, et responsable du département de la Santé à l’époque, fera état de la nécessité d’utilisation par le médecin traitant de l’hôpital de Beni Messous de ce seul médicament prescrit et disponible pour le traitement de pathologie oculaire dont faisait l’objet les 14 patients.

Un cas parmi tant d’autres

Employé de la Dgsn O. H. est un officier de police très respecté par ses pairs. Il est père de trois enfants. Il menait un train de vie serein et il était comblé dans son foyer aux côtés de sa femme qui, enseignante de son état, savait charmer tout le monde autour d’elle, à telle enseigne qu’elle a réussi à faire de sa propre demeure un véritable «musée» tant admirables au regard de leurs invités.

Et puis subitement, la fatalité frappe à la porte de toute cette ambiance bonne enfant qui se transforme en atmosphère de deuil ô combien douloureux. La cause : l’enseignante qui venait d’entamer sa cinquantaine d’années a été admise à l’hôpital de Bab El Oued à Alger pour une simple intervention chirurgicale somme toute ordinaire au point de vue de son propre entourage familial et du médecin qui ne s’en inquiétait guère.

Sauf que le destin en décida autrement ! La malheureuse patiente ainsi programmée pour une intervention «tomba» entre les mains d’un chirurgien vraisemblablement débutant qui l’opéra en faisant usage d’une technique, nommée la célioscopie, qui venait juste de révolutionner le domaine de la chirurgie en Algérie.

Une technique que le chirurgien ne semblait maîtriser et le drame eut lieu : la pauvre enseignante n’a plus revu la lumière du jour, et elle avait rendu l’âme au sein de l’hôpital.

Cette tragédie a eu lieu il y a de cela quelques années et ses conséquences fatales ont été le résultat d’une… erreur médicale ! Ces deux derniers termes ne relèvent guère d’un langage simple dans la mesure où l’un comme l’autre attestent d’une réalité amère qui sévit, à ce jour, au sein de nos hôpitaux! Les erreurs médicales résultent dans la majorité des cas des situations où le médecin traitant se retrouvant devant un dilemme face à son patient hésite,

soit il le soigne avec les moyens du bord et sa compétence, même limitée, soit il essuiera de la part des malades et de leurs proches des accusations du genre non-assistance à personne en danger, en cas de refus d’assurer la prise en charge médicale de ses patients. Tout comme l’erreur médicale peut relever aussi d’une négligence de la part du médecin même compétent.

Karim Aoudia