50 meurtres quotidiens en Afrique du Sud : Les Verts sous très haute sécurité

50 meurtres quotidiens en Afrique du Sud : Les Verts sous très haute sécurité
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« De l’hôtel au centre d’entraînement, les Verts comme dans un cortège présidentiel. »

« Les entraînements sous très haute surveillance. »

Ce sont des moyens colossaux qui ont été mis en branle par les autorités sud-africaines pour que tout se déroule pour le mieux lors de la Coupe du monde.

Quelque 44 000 policiers sont mobilisés, l’armée est en état d’alerte et des sociétés de sécurité privées sont omniprésentes… Avec 50 meurtres quotidiens, l’Afrique du Sud est l’un des pays les plus dangereux du monde. Le taux important de criminalité ne devrait cependant pas inquiéter les visiteurs.

Car ce chiffre brut masque une autre réalité : 80 % des meurtres ont lieu entre des personnes qui se connaissent. De même, la grande majorité des assassinats a lieu en fin de soirée dans les quartiers les plus pauvres du pays. Bref, aucun touriste ne s’y rendra pendant le Mondial. En général, les stades et les hôtels ne sont pas implantés dans les townships où se concentre le plus la criminalité à cause de la pauvreté et d’autres facteurs. Des mesures de sécurité particulières ont été prises.

De l’hôtel au centre d’entraînement, les Verts comme dans un cortège présidentiel

Même si on s’attendait à ce que la sécurité soit renforcée autour des délégations, personne n’imaginait qu’elle allait être déployée en mettant en place de très, très gros moyens.

En effet, pour effectuer le trajet qui mène de l’hôtel au stade, les camarades de Mansouri ont bénéficié d’une escorte digne d’un cortège présidentiel. Pour ce qui est de l’accès à l’hôtel où réside l’Equipe nationale, des cartes d’accès ont été délivrées aux membres de la délégation. Seuls trois médias ont pu avoir ces fameux laissez-passer : l’ENTV, El Jazeera et Canal+.

Les entraînements sous très haute surveillance

Pour rejoindre le terrain d’entraînement, les joueurs de l’Equipe nationale doivent effectuer, par bus, un trajet d’une vingtaine de kilomètres.

Des policiers sont été postés tout le long du trajet depuis tôt le matin. Bien sûr toutes les voies d’accès environnantes ont été interdites à la circulation et un check point a été installé à près d’un kilomètre du centre d’entraînement.

Une heure et demie avant la séance d’entraînement des Verts, un hélicoptère de l’armée a survolé à basse altitude la région.

Fouille et passage par un portique de sécurité pour les journalistes

Les premiers à pâtir de ces mesures de sécurité extrêmes sont les journalistes. Ces derniers, avant de s’approcher des joueurs et des membres du staff, doivent être systématiquement fouillés, avant de passer les nombreux portiques de sécurité qui sont installés un peu partout.

Tout cela donne des airs de camps retranchés sur les différents sites de la Coupe du monde. Il y a une autre source de désagrément pour les médias. Les agents chargés de la sécurité leur interdisent tout mouvement, s’ils ne sont pas accompagnés par le chargé de l’information de la FAF (M. Bradja).

500 mètres à pied…

Pour assister à la séance d’entraînement de l’Equipe nationale, il a fallu marcher pendant plus de 500 mètres, car les alentours du camp sont strictement interdits à la circulation automobile. Cela, bien sûr, après avoir satisfait à toutes les mesures inhérentes à la sécurité.

Les journalistes effectueront ce trajet, accompagnés d’un officier de police. Bien sûr, l’arrivée du bus transportant les joueurs de l’Equipe nationale est annoncée par les sirènes des véhicules de police qui l’accompagnent. Faut-il rappeler que 44 000 policiers sont mobilisés pour l’événement. C’est dire que les 300 000 touristes attendus vont se retrouver enveloppés dans une bulle de sécurité qui risque d’ailleurs … d’aseptiser l’atmosphère censée être festive. Dommage !

Les Verts protégés par de vrais gentlemen !

Les agents de sécurité qui veillent sur les joueurs algériens sont d’un dévouement incroyable depuis le début de la préparation de l’Equipe nationale. On ne le dit pas par complaisance, mais on peut vous jurer que c’est la pure vérité ! On avait été induits en erreur avant-hier en relatant cette triste histoire d’un ressortissant algérien qui aurait été frappé par les agents de sécurité algériens. Lorsqu’on les a revus hier, ces derniers étaient désolés de se voir ainsi malmener injustement. Et pour cause, on sentait dans leurs yeux les regrets de la sincérité, après ces accusations gratuites de la part de ce monsieur qui avait été chassé la veille du départ des Verts en Afrique du Sud par Saâdane et Rafik Halliche.

«On était devenus plus pacifistes que les Suisses !»

En Suisse, à Crans-Montana, nous avions nous-mêmes été témoins de scènes désolantes dont nos vaillants agents de sécurité avaient été victimes. Certains leur ont même insulté leurs mères, sans qu’ils ne réagissent. Ils avaient gardé un sang- froid qu’on ne connaissait à aucun Algérien dans pareils moments. Tout cela, pour ne pas donner de mauvaises images de leur corporation et de fait de toute l’Algérie.

A tel point que l’un d’eux nous a dit avec un large sourire : «A Crans-Montana, on s’était armés d’une patience qu’on ne soupçonnait pas. Par moments, on se sentait même plus pacifiste que les Suisses eux-mêmes !»

Bougherra salue tous les matins son sauveur !

Le jour du match de Nuremberg contre les Emirats arabes unis, un supporteur s’était retrouvé en chute libre des tribunes et allait atterrir sur le crâne de Madjid Bougherra.

On n’ose pas imaginer les dégâts et surtout les conséquences que cela aurait engendré au sein d’Equipe nationale, si Bouggy avait déclaré forfait par blessure. Mais à qui doit-on le sauvetage de notre pilier défensif ? Tout simplement à un des agents de la sécurité algérienne qui a risqué sa propre vie pour empêcher que le coup n’atteigne Bougherra.

Le pauvre monsieur s’est retrouvé sonné, le crâne ensanglanté. Conséquences : quelques points de suture. Heureusement qu’on avait affaire à du solide Allah ibarek. Voilà donc pourquoi on a tenu à rétablir cette vérité. Chapeau bas chers messieurs !