Dans les marchés algérois, la pomme de terre est cédée pas moins de 50 DA tandis que les fruits de saison, les agrumes notamment, ont commencé à prendre l’ascenseur.
La contestation sociale en Algérie au début de l’année 2011 est liée dans un premier temps à la hausse des prix de certains produits de base, comme le sucre et l’huile. Cette contestation n’a toutefois pas duré.
Comme les protestations ont pris d’autres dimensions par la suite, tout ce qui se passe à l’intérieur du marché a été quelque peu oublié. Pourtant, les ingrédients de la colère sont aussi présents à l’intérieur des marchés. Et pour cause, la pomme de terre s’affiche dans les marchés entre 45 et 65 DA. Comme les commerçants n’ont pas l’habitude, par ignorance ou exprès, d’expliquer les raisons de la hausse au consommateur, un vendeur au marché Rédha-Houhou, ex-Clauzel d’Alge-centre, nous dira: «En Algérie, ceux qui mangent sont nombreux et ceux qui travaillent le sont moins!» D’autres commerçants diront que la hausse est due à la quantité réduite, ce qui fait que la pomme de terre se vend à 45 DA au marché de gros.
D’autres commerçants disent qu’ils sont soumis au diktat des distributeurs des produits agricoles qui imposent des prix élevés même pour des légumes et fruits de saison de forte production. C’est-à-dire que la hausse ne concerne pas seulement la pomme de terre. Par ailleurs, du côté du département de l’Agriculture, les chiffres de la production sont plutôt apaisants, puisque la production de la pomme de terre est évaluée à 30 millions de quintaux et à 200 000 tonnes pour les semences contre un rendement de 20 millions de quintaux en 2008 et 25 millions en 2009. On parlait même de surproduction de la pomme de terre (2010) qui posait un problème de stockage puisque les chambres froides font toujours défaut. Selon Rachid Benaïssa, la production en 2010, devrait permettre la disponibilité et la stabilité des prix de la pomme de terre, ce qui n’est pas le cas. Outre la pomme de terre, les prix des légumes s’affichent entre hausse et stabilité. La tomate est vendue de 35 à 45 DA. 40 DA l’oignon, 80 DA la laitue, les aubergines, les fèves, la courgette, les artichauts, le poivron de 80 à 120 DA/kg. Par ailleurs, les prix des fruits de saison ont tendanceà grimper. Alors qu’il y a un mois, le kg d’oranges est vendu de 65 à 80 DA mais depuis quelques semaines, les prix des oranges oscillent entre 80 et 140 DA. La pomme est vendue entre 160 et 170 DA, les bananes à 130 DA, les dattes à 300 DA. Les consommateurs ne sont nullement satisfaits de ces prix : «on ne sait plus à quel saint se vouer, la vie est tellement chère, nous n’avons pas que la nourriture à payer» regrette une jeune femme rencontrée au marché.
Par Yasmine Ayadi