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C’est la publication d’un communiqué faisant état d’une dissidence au sein du FLN qui lui a coûté son poste.
La révélation a été faite hier, au Centre de presse du quotidien El Moudjahid, par l’ex et premier rédacteur en chef du journal Le Peuple, Tayeb Belloula, invité dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l’indépendance. Présenté comme charismatique, ayant une grande culture, modeste et d’une grande sagesse, Salah Louanchi, qui avait relevé le défi au lendemain de l’indépendance pour lancer un titre national avec une équipe de jeunes ambitieux, a été déchu par le FLN pour avoir simplement exercé son métier. Son collègue et compagnon de route, Tayeb Belloula, témoigne : «C’était vers la fin de l’année 1964, des dissidents du FLN ont adressé un communiqué à partir de Constantine à notre rédaction à Alger. Salah Louanchi, en sa qualité de directeur du journal, a pris la liberté de le publier comme l’exige la profession. Le lendemain, et comme le Peuple était un titre appartenant et subventionné par le FLN et non pas l’Etat, il a été viré. Un communiqué de la présidence dans lequel il était mentionné que le quotidien le Peuple n’a pas répondu aux aspirations du peuple algérien, nous a également été adressé pour publication. La rédaction du journal avait protesté à l’époque et entamé une grève. Mais comme Salah Louanchi était un homme sage, il nous a demandé de cesser le débrayage et de publier le communiqué en question.» A la question de savoir si les personnes à l’origine du limogeage de Salah Louanchi à l’époque sont encore de ce monde et si elles occupent actuellement des postes de responsabilité au sein de l’Etat, l’ex-rédacteur en chef du Peuple s’est contenté de dire qu’il n’en est pas certain.
M. M.