5 octobre 88-21 : 33 ans après, toujours au « point mort »

5 octobre 88-21 : 33 ans après, toujours au « point mort »

Trente-trois ans se sont écoulés depuis le 5 octobre 1988, une journée marquée par de violentes répression ayant couté la vie à des centaines d’Algériens ; mais aussi par une révolte populaire jamais connue dans l’histoire de l’Algérie indépendante.

Tout a commencé la veille du 5 octobre. Face à une crise économique frappée par une dégradation du pouvoir d’achat, des milliers d’Algériens décident de descendre dans les rues quartiers populaires d’Alger pour exprimer leur ras-le-bol contre le pouvoir ; protégé à l’époque par le monopartisme

Dès le début de la journée du 4 octobre, une angoisse palpable règne sur la capitale. En début d’après-midi des manifestants lycéens tentent de déclencher une marche à El Harrach, mais ils sont vite dispersés et réprimés par les services de sécurité.

Alors que la soirée approche, d’autres manifestations éclatent dans les quartiers d’Alger centre, Bab El Oued, Bachdjarrah et El Harrach. En colère, les protestataires ne lâchent pas prise jusqu’à l’aube, et ce, malgré la répression des forces de l’ordre qui ont usé toutes leurs bombes de gaz lacrymogènes et leurs énergies durant les arrestations.

Après un bref repos, les manifestants règnent les rues dès la fin de la matinée du 8 octobre. Les manifestations s’étendent à d’autres quartiers de la capitale. Les centaines de protestataires de la veille passent à des centaines de milliers. En colère, les manifestants détruisent tout sur leur chemin. Sièges de ministères, magasins, commissariats de police…

Alger sous État de siège, les premiers morts tombent

Face à un tel déferlement populaire, les forces de l’ordre, déjà épuisés par les événements, ripostent avec des tirs de balles réelles. Ce jour-là, les premiers morts sont tombés ; Alger est sous État de siège. Dès la soirée, l’armée encercle les quartiers populaires et protège les quartiers résidentiels. D’un autre côté, le bilan « mortuaire » s’alourdit d’heure en heure.

Le bilan officiel fait état de 159 morts, dont 5 éléments des services de sécurité, et 154 blessés. D’un autre côté, des sources hospitalières recensent plus de 500 morts. Jusqu’à aujourd’hui, le chiffre exact des victimes n’a toujours pas le jour.

L’explosion populaire du 5 octobre 1988 était la conséquence de la situation socio-économique marquée par une pénurie de nombreux produits alimentaires de base ; une flambée des prix des produits alimentaires et les coupures d’eau.

Présidée par Chadli Bendjedid, l’Algérie de 1988 vivait sous le règne du parti unique, le FLN. La presse était muselée et les partis interdits. Ces événements ont permis à l’Algérie de sortir de l’ère du monopartisme au multipartisme.