A El Bahia, les agressions à l’arme blanche sont monnaie courante
La table garnie du mois de Ramadhan a provoqué d’importants dégâts gastriques chez les jeûneurs boulimiques, 80 personnes ont été traitées en moins de 24 heures.
Les places publiques, marchés, rues et ruelles ténébreuses ou illuminées d’Oran sont devenues des arènes abritant toutes formes de disputes et d’agressions qui finissent toujours par l’évacuation en urgence des victimes agressées tout droit aux services médico-chirurgicaux. En un mot, le Far West s’installe à Oran. El Bahia fait face à la petite criminalité prenant des allures phénoménales ces derniers jours.
A la fin de la journée de lundi dernier, le personnel des services des urgences médico-chirurgicales du CHU d’Oran s’est mobilisé pour prodiguer les soins nécessaires à deux jeunes qui ont été sérieusement blessés suite à une altercation qui a tourné à un pugilat marqué par l’utilisation d’armes blanches. Le premier, venant du quartier populaire de Bouamama (Ouest de la ville d’Oran) a subi une intervention chirurgicale au niveau de la main. Idem pour le deuxième cas venant du quartier populaire de Aïn El Beïda qui a, lors d’une rixe, reçu plusieurs coups de couteau au niveau de plusieurs parties de son corps.
Les deux altercations, transformées en batailles marquées par l’utilisation d’armes blanches, ont été enregistrées à quelques minutes de la rupture du jeûne. El Bahia n’est plus la capitale de la bonté et de la générosité d’antan.
Ayant subi de grandes et graves mutations, la violence et la langue des coutelas de «bouchia» se substituent à la raison. Le mois de piété, d’entraide et de bienfaisance est, chez les nouveaux débarqués dans le cadre du dernier exode rural, détourné de son sens et de sa vocation religieux. Au bilan, les cités et quartiers d’Oran ont, à moins d’une semaine de Ramadhan, recensé prés d’une trentaine de cas d’agressions et rixes à l’arme blanche. Outre les agressions, les vols à la sauvette et les pickpockets prennent des courbes tout aussi alarmantes. Ils sont exercés aussi bien au marché que dans les arrêts de bus ou encore à l’intérieur des autocars. Plusieurs personnes, des vieux et des femmes en particulier, se sont plaintes du vol de leurs objets comme les portables et porte-monnaie. La capitale de l’Ouest est, comme le mois de Ramadhan de chaque année, synonyme d’accidents de la circulation provoqués souvent par l’excès de vitesse quelques minutes avant l’annonce du muezzin de la rupture du jeûne. En moins de 24 heures, les routes d’Oran ont été le théâtre de cinq accidents faisant 10 blessés plus ou moins graves. A l’entrée de la localité de Misserghine, un véhicule a dérapé, faisant un blessé, son chauffeur (portant les initiales BT, âgé de 31 ans).
Le deuxième accident est une collision entre deux véhicules, survenue à proximité de la Pêcherie d’Oran. Au bilan, les conducteurs des deux voitures s’en sortent avec de graves fractures et éraflures au niveau de plusieurs parties du corps. Deux autres véhicules se sont télescopés aux alentours immédiats des immeubles de Mobilart à la cité des Falaises.
L’un des conducteurs s’est enfui alors que le deuxième a été obligé d’attendre les secours, étant donné que l’accident a sérieusement endommagé son véhicule et lui blessant sa fille, un nourrisson âgé de deux ans, et sa cousine âgée de 37 années.
A Hassiane Toual, tout près de la commune de Boufatis, un véhicule ayant dérapé, a fait deux blessés, deux personnes âgées respectivement de 17 et de 24 ans.
Un autre véhicule, roulant à vivre allure sur la CW 8 de Bousfer, a dérapé, faisant, trois blessés. La table garnie du mois de Ramadhan n’est pas en reste dans ces bilans, provoquant d’importants dégâts gastriques chez les jeûneurs boulimiques.
Durant les dernières 24 heures, les services sanitaires d’Oran ont pris en charge une centaine de personnes ayant souffert de problèmes gastriques provoqués essentiellement par l’excès de nourriture, juste après la rupture du jeûne. Ce n’est pas tout, 24 diabétiques, dont 17 cas ont été pris en charge par les services des urgences, ont connu de sérieux problèmes de santé, en observant le jeûne.